Un voleur à main armée a été appréhendé à Strasbourg par la police, le mardi 29 juin. Il avait gazé plusieurs caissières dans des enseignes alimentaires pour dérober l'argent dans leurs caisses.
C'était un voleur âgé de 24 ans, et violent. La direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Bas-Rhin a annoncé ce jeudi 1er juillet 2021 l'arrestation d'un voleur à main armée.
En Alsace, on connaissait les braquages de buralistes (répétés), de boutiques de téléphones, et même d'un McDonald's. Et les braquages de boulangeries ne sont pas nouveaux.
Mais cette fois-ci, en plus de deux boulangeries, le voleur s'est attaqué à un supermarché Norma. Une grosse enseigne particulièrement fréquentée, et pouvait-on penser, sécurisée. Il s'agit plus précisément du Norma situé dans la très passante Grand'rue (voir sur la carte ci-dessous).
Le mode opératoire du voleur ne manquait pas de piquant... au sens propre du terme. Il consistait à acheter une boisson et payer en espèces. La personne officiant en caisse ouvrait celle-ci pour rendre la monnaie... et se faisait asperger de gaz lacrymogène. Il suffisait à l'agresseur de se servir et de filer.
Le lundi 28 juin, en fin d'après-midi, le voleur s'est ainsi attaqué aux caissières de deux boulangeries. La première, le Fournil des Poteries, est située dans le quartier éponyme. Et la seconde, Chez Safaa, dans le secteur de la gare. "Bien que malmenées, aucune des employées n'a été blessée", précise la DDSP dans son communiqué.
Il a récidivé le lendemain, peu avant 14 heures, dans le Norma de la Grand'rue. Au commissariat central, l'alerte a été reçue par le centre de réception des appels au 17 (appelé centre d'information et de commandement, dans le jargon). Le centre de supervision vidéo gérant l'ensemble des caméras de l'Eurométropole, également basé à l'hôtel de police, a permis de rapidement localiser un individu correspondant au signalement.
Ce dernier se trouvait dans la rue du maire Kuss, qui prolonge la Grand'rue via le quai Desaix. Il venait de pénétrer dans l'une des nombreuses enseignes de restauration rapide s'étalant sur la voie (notamment un McDonald's, un Starbucks, un Eden Food, plusieurs cafés et kébabs indépendants).
Le voleur était employé dans cette enseigne : il en est ressorti dans une tenue différente, celle avec laquelle il travaille. La brigade anti-criminalité (Bac), rapidement envoyée sur place, a été "intriguée par l'attitude" de cet individu. Il ne divergeait du signalement que par sa tenue.
Dans un premier temps, la Bac a contrôlé son identité sans problème... avant que le voleur ne tente de s'échapper. En laissant tomber quelques billets de ses poches. La police a mis les gaz, si l'on puit dire, et lui a remis le grappin dessus juste à côté, sur la place de la Gare.
Trahi par sa lacrymo (point législation)
Le voleur a été confondu au cours de la palpation pratiquée juste après son arrestation. Il avait sur lui d'autres billets, ainsi que l'arme des délits : une bombe lacrymogène (à ne pas confondre avec une grenade lacrymogène, utilisée en manifestation). La loi règlemente le port d'une bombe lacrymogène. Quand sa capacité est inférieure à 100 ml, elle est considérée comme une arme de catégorie D selon l'article L311-2 du code de la sécurité intérieure. Et l'article R315-1 du même code interdit son port pour un motif non-légitime. Cette légitimité est laissée à l'appréciation des forces de l'ordre.
Dans le cas du voleur, il y avait peu de doute puisque sa bombe de gaz lacrymogène était de type extincteur. Les bombes lacrymogènes de contenance supérieure à 100 ml sont réservées aux forces de l'ordre ou encore au personnel de sécurité. La police a fouillé son lieu de travail, et retrouvé la tenue avec laquelle ses larcins avaient été commis.
Le butin du voleur à main armée s'élevait à plusieurs centaines d'euros en billets. Il pourrait être condamné à en payer beaucoup plus à l'issue de son procès. Ce dernier a lieu devant le tribunal correctionnel de Strasbourg, ce jeudi 1er juillet. Selon l'article L311-3 du code pénal, un "simple" vol est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende. L'article L311-4 du même code prévoit une aggravation de cette peine en cas de violences : cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.