Vitres brisées, vols de matériel, déchets...depuis la fête de la musique le 21 juin, le campus de l'Esplanade à Strasbourg est le théâtre de soirées entre étudiants. Le président de l'université a décidé d'interdire ces manifestations nocturnes de 22 à 6 heures à compter du 4 juillet.
Alors que les étudiants ont déserté les couloirs de l'université de Strasbourg depuis la fin de leurs examens, le campus de l'Esplanade attire des centaines de jeunes lors de soirées improvisées. L'appel à un "projet X" lancé sur Facebook pour la fête de la musique le 21 juin a été l'élément déclencheur d'une série de fêtes nocturnes ces dix derniers jours. En raison de dégradations, d'intrusions dans les locaux et de vols de matériel, le président de l'université a décidé d'interdire ces rassemblements à partir du 4 juillet, de 22 à 6 heures, et ce, jusqu'à la rentrée universitaire.
Fin du port du masque, levée du couvre-feu... après plus d'un an de frustration, il n'en fallait pas plus pour que les étudiants profitent de ces soirées et retrouvent un semblant de vie sociale.
"C’était la soirée où l’on se lâchait"
"Ce sont des étudiants qui n’ont pas eu l’occasion de faire la fête à Strasbourg. Et là, avec le contexte de la fête de la musique annulée, il y a eu une certaine frustration. Les gens ont continué à danser, à boire et à en vouloir de plus en plus. C’était la soirée où l’on se lâchait.", explique Mewen Leprêtre, journaliste indépendant présent sur place le soir du 21 juin. Comme le montre sa vidéo publiée sur Youtube, il a suivi les jeunes toute la nuit sous une pluie battante, de la place de la République (à 0:27), lieu de rassemblement de l'événement, jusqu'à l'arrêt de tram Université (à 5:25). La soirée s'est poursuivie jusqu'au parking de l'Institut Le Bel, accessible à tous.
Durant son parcours, Mewen Leprêtre filme aussi bien les vitres brisées (à 5:50) que la foule dansante. L'alcool était de la partie dans une ambiance de festival. Mais cette soirée n'est pas un événement isolé et les dégradations ont continué jour après jour. Les archives de l'université ont notamment été vandalisées et les vitres de certaines classes, brisées (voir la photo ci-dessous).
"Il y avait des stands de vente de drogue ouverts sur le campus"
"Ce qui nous inquiète, ce sont ceux et celles qui en profitent. Il y avait des stands de vente de drogue ouverts sur le campus. Les matins où les personnels sont venus, il y a des gens qui pleuraient tellement le campus était un champ de détritus", explique Michel Deneken, le président de l’université de Strasbourg. Il parle d'"une folie incontrôlée" et inquiétante sur plusieurs aspects, liée à "l'alcoolisation, la violence et à la délinquance."
Cette interdiction démarre le 4 juillet, au lendemain du festival Démostratif, et s'accompagne d'une campagne de prévention et de l'installation de caméras de vidéosurveillance sur le campus.