Strasbourg : la mairie réquisitionne un gymnase pour abriter les migrants de la place de l'Étoile

Le gymnase du Heyritz devrait accueillir la centaine de migrants de la place de l'Étoile dans la soirée, vendredi 16 septembre. La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, s'est rendue sur place.

Les migrants du camp de l'Étoile, au sud de Strasbourg, vont être abrités dans le gymnase du Heyritz, non loin de là, a annoncé la municipalité vendredi 16 septembre. Ils sont une centaine à vivre dans des tentes dans ce parc depuis le mois de juin.

La protection civile va équiper le gymnase avec des lits de camp afin de rendre possible un hébergement d'urgence, et va installer d'ici la soirée une zone de restauration, une zone pour les enfants et une autre pour les animaux.  

"J'ai pris la décision de mettre les personnes à la rue les plus vulnérables à l'abri dès aujourd'hui, parce que les intempéries sont de plus en plus fortes, les températures baissent, on a plusieurs enfants et des personnes malades qui vivent dans des conditions indignes place de l'Étoile et ailleurs", explique la maire écologiste Jeanne Barseghian, qui ajoute avoir "pris ses responsabilités". 

Les associations craignent des expulsions

Le lieu, qui appartient à la ville, restera ouvert "autant que nécessaire", assure-t-elle, jusqu'à ce que les services de la préfecture prennent en charge ces personnes selon leur situation, a priori la semaine prochaine. Depuis plusieurs mois déjà, la préfecture et la municipalité se renvoient la balle dans ce dossier. Les associations de défense des migrants, comme "D'ailleurs nous sommes d'ici 67", demandent une protection de ces personnes par la mairie de Strasbourg. 

"L'impression qu'on a c'est qu'ils ont bougé un peu vu la pluie et compagnie, mais d'un autre côté, ce qu'on dénonce, c'est qu'il pourrait y avoir une intervention des forces de police, avec le tri des migrants. Demain matin la police aux frontières va commencer à les contrôler et les expulsions vont débuter", craint le représentant du collectif, Tonio Gomez, qui appelle à une mobilisation place de l'Étoile samedi à 14 heures pour réclamer un "accueil digne".