Strasbourg : mort d'un patient aux urgences, "après avoir passé 22 heures sur un brancard"

Le syndicat Force Ouvrière des Hôpitaux universitaires de Strasbourg a envoyé un courrier au ministre de la Santé ce mardi 13 septembre. Il alerte sur "la situation dramatique des urgences" du Nouvel Hôpital Civil, où une mort "non attendue" est survenue le jeudi 1er septembre.

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Moins de six mois après la mort d'un patient aux urgences du Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg, le service a enregistré un nouveau décès, jeudi 1er septembre. C'est au moment des transmissions entre les équipes du matin et de l'après-midi qu'un homme de 81 ans, arrivé aux urgences le 31 août en début d'après-midi, aurait été retrouvé mort, à 14h40, après avoir passé 22 heures sur un brancard. 

Le décès de l'octogénaire étant inattendu, il a fait l'objet d’une déclaration d’évènement indésirable grave (EIG) par des personnels du service, selon le syndicat Force Ouvrière des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS). Son secrétaire général, Christian Prudhomme, précise qu'aucune faute dans les soins n'a été pointée. 

FO venait de déposer un droit d'alerte

En réaction à cet événement du 1er septembre, FO a adressé ce mardi 13 septembre un courrier au ministre de la Santé, François Braun. Il veut alerter sur la "situation dramatique des urgences" et les "conditions de prise en charge".

"Ce qui nous énerve, c'est que 36 heures avant, nous avions déposé un droit d’alerte pour dire que ça n'allait plus, dénoncer une énième situation de blocage et de surcharge des urgences du NHC", insiste Christian Prudhomme, chiffres à l'appui. Le 30 août à 23 heures, 50 patients étaient ainsi présents aux urgences pour 30 places sur brancards. Des véhicules étaient quant à eux en attente dans le sas de dépôt des urgences.

Le lendemain, jour de l'admission aux urgences de l'octogénaire, la situation était toujours aussi tendue : "40 patients dont 26 présents plus de 12 heures sur brancards", affirme Force Ouvrière. Idem le 1er septembre.

Le syndicat demande l'ouverture d'une enquête IGAS

Le syndicat souhaite l'ouverture d'une enquête interne pour que lumière soit faite sur le parcours de l'homme de 81 ans aux urgences. Il réitère également sa demande d'une enquête IGAS (inspection générale des affaires sociales) pour que la situation soit examinée "avec un œil extérieur". Demande déjà envoyée au mois de mars à Olivier Véran, ministre de la Santé en exercice au moment de la mort d'un premier patient, atteint d'une hémorragie digestive. Le courrier est resté sans réponse. 

"On ne peut pas rejeter la faute sur les professionnels de santé, estime Christian Prudhomme. C'est un problème institutionnel, une non prise de responsabilité de la direction générale. Nous sommes en droit de nous questionner sur la multiplicité des évènements graves de ce service et sur l’incapacité à apporter des réponses et solutions pouvant pourtant être mises en place."

Selon le syndicat, le directeur général n'a pas tenu les engagements qu'il avait pris après le premier drame. À savoir, la mise en place d’un gestionnaire de flux en cas de forte affluence aux urgences, la réorganisation du service avec une meilleure gestion humaine des professionnels de santé et une réflexion quant à la mise en place d’un service tampon post-urgence déployable en situation de tension.

De plus en plus de professionnels du NHC craquent

"Nous sommes obligés de constater une volonté d’inaction progressiste et de rester dans la continuité d’un immobilisme dilatoire en se reposant totalement sur l’engagement et l’éthique des professionnels", s'indigne-t-il. Des personnels qui seraient de plus en plus nombreux à craquer : 300 lits seraient ainsi fermés pour manque de moyens humains, dont la moitié des lits (9 sur 18) d'hospitalisation d'urgence.

FO a déposé plus de 30 droits d’alerte ces quatre dernières années. Six audits externes ont été réalisés aux urgences du NHC de Strasbourg depuis 2018, sans effet probant d'après le syndicat. La direction des HUS ne souhaite pas s'exprimer sur le sujet.

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