Une délégation d'experts de l'Unesco, siégant au Conseil international des monuments et des sites, est attendue à Strasbourg en octobre, pour examiner la candidature strasbourgeoise. La liste des sites labellisés Unesco sera annoncée à Cracovie en juillet 2017.
Construite au lendemain de la fin de la guerre franco-prussienne, entre 1871 et 1918, la "Neustadt" ("ville nouvelle") est un quartier construit sous le Reich de l'empereur Guillaume II, selon des principes urbains et architecturaux avant-gardistes à leur époque.
Pensé comme une extension, ce quartier, qui entoure la vieille ville et la cathédrale, comprend un vaste ensemble d'édifices et d'immeubles de styles néo-gothique, néo-renaissance mais aussi art déco.
Parmi les édifices les plus notables figurent le Palais de l'Empereur, la bibliothèque, le Palais universitaire, l'Opéra du Rhin, le Palais des fêtes, mais aussi la gare ferroviaire, l'hôpital civil et des voies magistrales de circulation qui relient aujourd'hui le centre aux institutions européennes.
Il comprend aussi des parcs, un jardin botanique et des bains municipaux qui rappellent la dimension hygiéniste et sociale de la politique de l'Allemagne au siècle dernier.
A son époque, la construction de la Neustadt avait permis de quasiment tripler la superficie de Strasbourg. Le centre historique de Strasbourg et sa cathédrale sont déjà classés depuis 1988 mais la Ville a déposé une candidature l'année dernière avec pour objectif de faire classer ce qu'elle estime être le "plus grand quartier représentatif de cette époque qui a échappé aux destructions de la Seconde Guerre mondiale".
Très prisé des touristes, ce quartier témoigne aussi de l'histoire et des relations tumultueuses entre la France et l'Allemagne, marquées par trois guerres, a souligné la Ville. "Nous sommes dans la phase finale de la décision. Nous sommes confiants même s'il y a toujours une incertitude", a déclaré le premier adjoint au maire en charge de la Culture, Alain Fontanel, en marge d'une visite du quartier.
La ville promet de "se donner tous les moyens" pour obtenir le précieux label en consacrant "un travail de lobby" auprès des membres de l'Unesco, a ajouté Alain Fontanel.