Monseigneur Jean-Pierre Grallet a ouvert vendredi matin à Strasbourg les "Etats généraux du christianisme", qui rassembleront jusqu'à dimanche une centaine de personnalités, dont le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Au menu : la place de cette religion dans le débat public.
Reportage de Karine Gélébart, Didier Walter et Caroline Singer - Interviews de : Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction de La Vie, Monseigneur Jean-Pierre Grallet, archevêque de Strasbourg
L'organisateur y voit "un nouveau signal politique du gouvernement" après la visite inédite de Bernard Cazeneuve au siège de la Conférence des évêques de France, le 8 septembre. "Il y a un choix politique de la part du gouvernement de resserrer les fils du dialogue avec les religions en France", note Jean-Pierre Denis. L'école, la République, la santé... Le menu est varié. L'un des débats les plus attendus associera, alors que va s'ouvrir à Rome le second synode sur la famille, l'évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, l'une des voix les plus traditionnelles de l'épiscopat français, et celui d'Oran (Algérie), Mgr Jean-Paul Vesco, favorable à des évolutions dans la discipline de l'Eglise.
Parmi les personnalités attendues figurent encore Erwan Le Morhedec, blogueur très actif dans la "cathosphère" sous le nom de Koz, le président de l'Observatoire de la laïcité Jean-Louis Bianco et le président du Conseil supérieur des programmes (scolaires) Michel Lussault. Côté politique, sont annoncés le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle et Madeleine de Jessey, porte-parole de Sens Commun, mouvement opposé au mariage des homosexuels au sein des Républicains. Aucun membre du Front national n'a en revanche été convié, comme l'avait été Marion Maréchal-Le Pen fin août dans le Var lors d'une université d'été catholique très commentée. "J'ai pensé que ça ferait exploser le cadre du débat", fait valoir Jean-Pierre Denis, qui souhaite surtout "qu'on puisse parler sans tabou".