Le ramadan démarre ce samedi 2 avril. Un mois sacré pour les musulmans qui se veut être un moment de partage et d'entraide. Dans l'esprit du ramadan, les familles alsaciennes sont appelées à accueillir un étudiant dans le besoin lors du repas de rupture du jeûne.
Pour la deuxième année consécutive, l'opération "1 famille 1 étudiant" se déroule durant le mois du ramadan à Strasbourg qui démarre samedi 2 avril. Il s'agit pour une famille d'accueillir un étudiant (ou plus) isolé, au moment du repas de rupture du jeûne, l'"Iftar". Une opération ouverte à tous, musulmans ou non.
L'idée a surgi dans la tête de Fayçal Marzouq, membre de la Communauté solidaire Alsace. "J'ai rencontré des étudiants, il y a plus d'un an, qui étaient loin de leur famille, et parfois dans une grande précarité. Nous ne pouvions pas les laisser ainsi livrés à eux-mêmes et encore moins durant le mois de ramadan synonyme de partage et d'hospitalité", explique-t-il.
Le Strasbourgeois cherche alors des familles pouvant accueillir ces étudiants le temps du repas de rupture de jeûne. "Et nous en avons trouvé quelques dizaines qui ont ouvert leur porte. Il y eu un véritable échange. De nombreuses familles sont restées en contact avec leur invité", ajoute-t-il.
En parallèle, Fayçal Marzouq organise également la préparation de paniers repas pour ceux qui ne pouvaient pas, ne voulaient pas se déplacer. "Nous avons ainsi distribué 2.500 paniers durant le ramadan 2021 sur le campus de l'Esplanade, aux Crous de la Robertsau ou près de la gare de Strasbourg".
Des repas fait-maison, remis aux étudiants quelque soit leur origine, quelque soit leur parcours. "Notre action solidaire ne fait pas de différence entre ceux qui sont dans le besoin" ajoute-t-il.
"C'est comme si j'étais à la maison"
Idriss Belmejdouib a ainsi été invité l'année dernière durant le mois du ramadan à rompre le jeûne dans une de ces familles qui ont répondu à l'appel. "Un moment incroyable", décrit l'étudiant en droit. "C'était mon premier ramadan loin de ma famille qui est au Maroc. J'étais en plein partiels et je me sentais très seul. Il avait beaucoup d'empathie, et de bienveillance ce soir-là de la part de la famille qui m'a reçu. J'avais réellement l'impression d'être auprès des miens. Et qu'est-ce qu'on a bien mangé!" plaisante-t-il.
Lucile Masson, 25 ans, a aussi pu rompre le jeûne auprès d'une famille. "J'étais enfermée dans une chambre universitaire de 9m², il y avait le Covid, le couvre-feu, je n'en pouvait plus." Cette étudiante en Master sociologie à l'époque se trouvait loin de sa famille qui vit dans l'Aine. Cette rencontre autour d'un repas a été comme une révélation. "Quand je le pourrais, je souhaite accueillir à mon tour des étudiants pour l'Iftar. Rendre, tout ce qu'on m'a donné".
Avec le succès de l'opération précédente, Fayçal Marzouk repart pour un tour. "Malheureusement, les besoins sont toujours là et encore trop d'étudiants se retrouvent isolés et sans moyens."
Les familles qui le souhaitent peuvent ainsi contacter le Strasbourgeois, via sa page Facebook (ci-dessus). Ce dernier les mettra ensuite en relation avec des étudiants.