Suppression de l'ENA: la ministre de la Fonction publique dénonce la "démagogie" de Le Maire

"Critique facile", "démagogie": la ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, a répondu jeudi à Bruno Le Maire (LR), qui promet de supprimer l'ENA, la grande école de l'administration, s'il est élu président en 2017. (AFP)

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"La critique de l'ENA est facile, c'est un repoussoir classique pour tous les populistes", a commenté la ministre lors d'un déplacement dans cette école de formation des élites, basée à Strasbourg, selon son entourage. Pour Mme Girardin, Bruno Le Maire, issu de l'ENA lui-même, "a besoin d'exister dans cette primaire, il essaie d'aller contre sa nature", "la fonction publique mérite mieux que la démagogie des anciens élèves de l'ENA". D'après les propos rapportés à l'AFP, la ministre a ensuite insisté sur "le vrai enjeu", "oublié" selon elle par M. Le Maire: "la diversification des profils des hauts fonctionnaires de demain". "C'est ce que nous faisons en multipliant les prépas intégrées", en "renforçant l'information sur les métiers de la fonction publique" ou encore "développant l'apprentissage", a-t-elle ajouté. Elle a souhaité que "les hauts fonctionnaires de demain" soient "innovants et créatifs", "incarnent la diversité de notre société" et "soient exemplaires contre le pantouflage (possibilité pour un haut fonctionnaire d'aller travailler dans le privé, ndlr) et les conflits d'intérêts". "La carrière d'un haut-fonctionnaire ne doit plus être de réussir un concours et de se mettre en pilote automatique jusqu'à la retraite", a-t-elle dit encore.

Dans un entretien au Parisien jeudi, le candidat LR estime qu'"il est temps de supprimer l'ENA". L'école "a rempli son office pendant des années, formé des fonctionnaires de grande qualité. Mais nous entrons dans un monde nouveau: celui des entrepreneurs, de la créativité, de l'innovation. Où la haute administration doit reprendre sa juste place", explique-t-il. Le candidat de la primaire à droite propose à la place "une école d'application sur le modèle de l'École de guerre", qui forme les officiers supérieurs, "à laquelle les hauts fonctionnaires les plus méritants pourront avoir accès au bout de dix ans, pour leur permettre de franchir une nouvelle étape dans leur parcours professionnel".

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