TEMOIGNAGE - Aurélie Kuhn, gréviste de la faim anti-GCO: "des médecins qui viennent nous voir quasiment tous les jours"

Aurélie Kuhn, 35 ans, assistante de vie aux familles avait pris une année sabbatique pour voyager, mais le projet de Grand contournement ouest (GCO) a pris de l'ampleur, elle a donc décidé de rester et de s'engager. Elle en est à son 22e jour de grève de la faim. 

Aurélie Kunn, 35 ans, a commencé sa grève de la faim le 22 octobre 2018, avec neuf autres militants. Ils ne sont aujourd'hui plus que cinq militants à poursuivre la grève de la faim contre la construction du Grand contournement ouest de Strasbourg (GCO).

Lundi 12 novembre, Pierre Rosenzweig qui est tombé lors du "déshabillage" des militants, place Broglie à Strasbourg, a dû être hospitalisé. Il est sorti de l'hôpital, mais doit stopper sa grève de la faim pour raisons médicales. Une manifestation qui avait pour but de rappeler que le combat des militants anti-GCO, réclamant un moratoire sur les travaux en cours, mais aussi de montrer la réalité de ce combat.

Et de prouver que cette grève de la faim n'est pas factice ou menée à tour de rôle, comme l'a affirmé Yves Seguy secrétaire général de la préfecture du Bas-Rhin, à Martine Wonner (députée du Bas-Rhin, opposée au GCO), qui nous a confirmé ces propos; tenus en aparté.
 

 

Comment vous sentez-vous?

"Aujourd'hui, on est au 22e jour de grève [entretien réalisé lundi soir, ndlr], ça fait trois semaines qu'on a entamé cette grève. En matière d'alimentation, si on peut appeler ça comme ça, on est sur de l'eau et de la tisane, donc aucun nutriment. Aujourd'hui c'est une journée particulièrement fatigante. Ça fait deux jours que j'ai des nausées et plus de vertiges aussi."

"On a des médecins qui viennent nous voir quasiment tous les jours et qui nus permettent aussi de nous rassurer sur notre état de santé, parce que c'est aussi des effets qu'on ne connaît pas sur notre corps. Aujourd'hui oui, c'est la grosse fatigue , mais voilà on sait que ça fait partie du jeu, d'être aussi dans des moments comme ça, qui sont délicats."

"Les effets les plus marquants, ce sont les vertiges et cette bouche pâteuse. On a comme du souffre dans la bouche, donc on essaie de se brosser les dents plusieurs fois par jour, pour essayer d'enlever ce goût. Mais ça c'est pas trop grave, mais là il y a quelque chose de plus délicat à exprimer. En tant que femme, on a des troubles intérieurs, comment dire, qui posent question, très clairement, par rapport aux hormones etc. Et oui ça, ca peut être très perturbant, et heureusement que les médecins sont là pour nous dire :"c'est bon, vous inquiétez pas, c'est normal, c'est quelque chose de très délicat pour votre corps.""

Et puis, au niveau du corps, comme on est en train de fondre au niveau de la masse musculaire, on se tient peut-être un peu moins droit, on a des douleurs qui apparaissent etc. Donc ça, ce serait vraiment les choses qui peuvent être les plus inconfortables, vraiment."


"Vous pensez continuer combien de temps comme ça?"

"Là, on a fait un bilan sanguin aujourd'hui, on n'a pas encore eu les résultats. Ça dépend beaucoup de ce que pense le médecin. Au niveau de la perte de poids aussi, il y a cette surveillance, de l'indice de masse corporelle, moi j'ai déjà perdu deux kilos en plus. J'espère ne pas continuer à perdre de trop. Après, moi je vais allez jusqu'où mon corps me mène. Tout en restant quand-même lucide sur ce qui passent comme effets secondaires, par rapport à cette grève de la faim."
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