Fan de Lego, il construit une réplique de la cathédrale de Strasbourg avec 25.000 briques

Un Strasbourgeois a construit une réplique de la cathédrale de Strasbourg en Lego. Jean-Marie Lang a utilisé 25.000 briques et y a travaillé durant trois semaines. Une création qu’il prévoit de démonter après Pâques.

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1.70 mètre de haut, 1,60 mètre de long, 80 centimètres de large : les dimensions de la belle sont impressionnantes. "J’ai dû monter sur une échelle pour installer la flèche", commente Jean-Marie Lang, bâtisseur septuagénaire dont les yeux brillent quand il évoque sa passion.

Il lui a fallu trois semaines de travail à plein temps pour construire cette réplique de la cathédrale de Strasbourg. Et environ 25.000 briques. "Je ne les ai pas comptées, mais j’ai un stock de 50.000 pièces et j’en ai bien utilisé la moitié" évalue-t-il.

Une seule flèche, les vitraux, le cloître et même la tour Klotz qui surplombe le chœur de la cathédrale de Strasbourg sont bien présents. "Le plus dur, ça a été de reconstituer les rosaces, parce que je n’ai pas les pièces qui me permettent de faire des arrondis". Mais le souci du détail est bien là, jusqu’à la guirlande à LED multicolore pour illuminer les vitraux.

L’architecte des briques n’a pas travaillé sur plans. Son seul modèle : une petite maquette en carton d’une trentaine de centimètres, "un objet promotionnel que m’avait envoyé ma banque il y a de nombreuses années". Cette maquette et sa mémoire. La cathédrale le fascine depuis toujours. Dès qu’il passe à ses pieds, arrêt obligatoire pour l’observer sous toutes ses coutures. "Je suis monté trois fois en haut pour bien la voir dans son intégralité et repérer les proportions", complète-t-il.

Quand on construit en Lego, le plus important, c'est le respect des proportions.

Jean-Marie Lang

Bâtisseur de la cathédrale en Lego

Un aspect surprend toutefois quand on découvre sa création : elle ne respecte pas scrupuleusement les codes couleur de Notre-Dame, connue pour sa teinte grès rose des Vosges. Celle de Jean-Marie est rouge et blanche. "Parce que les cathédrales étaient en couleurs autrefois, essaye-t-il de se justifier en souriant. La vérité, c’est que je l’ai construire à partir du stock de pièces que j’ai, et je n’avais pas assez de briques rouges."

Tombé dans la brique à l’âge de 3 ans

L’homme n’a pas le profil d’un AFOL – comprenez "adulte fan de Lego". Il s'agit souvent de parents retombés dans la brique avec leurs enfants, des quadragénaires issus de la classe moyenne restés fans de Star Wars. Jean-Marie Lang n’est rien de tout cela. Ancien employé à la Coop aujourd'hui en retraite, le septuagénaire est avant tout un collectionneur : de maquettes, de puzzles et donc de Lego.

Sa passion pour les briques colorées remonte à sa plus tendre enfance. "J'en avais reçues pour Noël de la part de mon grand-père quand j'avais trois ans. Mais il n’y avait que quelques pièces, juste des noires et des blanches." Depuis, il n’a plus jamais arrêté de jouer avec.

Je n'aime pa les Lego de maintenant, les kits où il n'y a plus qu'à suivre la notice. Ca ne laisse pas de place à l'imagination

Jean-Marie Lang

Bâtisseur de la cathédrale en Lego

A son actif, des centaines de constructions. Parmi celles qui le rendent le plus fier : les chantiers navals de Saint-Nazaire, la cathédrale du Ried de Mackenheim, le plan incliné de Saint-Louis Arzviller au temps de sa construction quand il avait 14 ans, le pont du Gard et d’innombrables églises et maisons d’Alsace, de France et d’Europe.

Autant d’endroits qu’il a visités. Les voyages sont son autre passion. Canada, Islande, Allemagne, Norvège, Normandie. Partout où il va, ce sont surtout les églises, les ponts et les ouvrages monumentaux qui captent son attention. "J’aime tout ce qui a été construit autrefois, explique-t-il. Surtout les bâtiments imposants construits avec peu de moyens. C’est ma façon d’être reconnaissant envers tous les bâtisseurs d'antan."  

Jean-Marie Lang avait déjà reproduit la cathédrale de Strasbourg. Il y a 42 ans. A l’époque, elle avait même été exposée pendant deux mois au musée alsacien. "J’avais eu droit à des articles et des photos dans le journal, j’étais un peu flatté" s’enorgueillit-il en montrant les articles originaux. Des coupures de presse qu’il conserve précieusement dans des classeurs, avec les photos de toutes les constructions qu’il a faites.  

La construction de la miniature de Notre-Dame s’est achevée en janvier. Mais son bâtisseur prévoit déjà de la détruire, "sans doute après Pâques". Tout ça pour ça, pourrait-on se dire, mais c’est une démarche normale pour ce passionné. "La démonter me fera mal au cœur, c’est sûr. Mais c’est le principe des Lego. On construit quelque chose. Puis on le déconstruit et on recommence." 

Et il a déjà des idées pour recommencer : reproduire la basilique Notre-Dame de Lagarde de Marseille, ou le Tower Bridge de Londres.

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