Le Medef Alsace et la Fédération nationale des transports routiers ont saisi le tribunal administratif pour faire annuler l'arrêté qui va interdire les véhicules Crit'Air 2 dès 2028 sur quatre communes de l'Eurométropole, dans le cadre de la Zone à faibles émissions (ZFE).
Le Medef Alsace et la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) s'attaquent à l'interdiction programmée des véhicules Crit'Air 2, et donc l'ensemble des véhicules diesel, prévue en 2028. La Zone à faibles émissions (ZFE) de Strasbourg doit en effet interdire la circulation des véhicules Crit'Air 2 dans quatre communes.
Les deux organisations ont saisi le tribunal administratif de Strasbourg, a-t-on appris ce mercredi 6 juillet 2022, pour faire annulé l'arrêté concerné. Cette procédure fait suite à une demande de recours gracieux, refusé par la présidence de l'Eurométropole en février 2022.
Le Medef dénonce une mesure prématurée et contre-productive. "Nous n'arriverons pas à convertir 80% du parc automobile dans les délais, la marche du Crit'Air 2 est trop haute, assure la déléguée générale du Medef Alsace, Sophie Schwendenmann. Aujourd'hui, les professionnels hésitent à investir dans un véhicule Crit'Air 2, de peur de ne pas le rentabiliser, et conservent donc un véhicule plus polluant."
L'Eurométropole, consciente de certaines difficultés, déploie de nombreuses dérogations avec certaines entreprises ou des associations d'intérêt général, mais la situation en devient "illisible", pour ses détracteurs. "Le dispositif est trop complexe, on préfère un seul arrêté."
Périmètre restrictif ?
Le périmètre de cette interdiction, limité à Strasbourg, Schiltigheim, Ostwald et Holtzheim, serait une "usine à gaz. Vous pourrez rouler sur une route sur le ban de Mittelhausberen avec votre Crit'Air 2, où c'est autorisé. Et au bout de la rue, c'est Schiltigheim et c'est interdit. C'est inapplicable", juge Sophie Schwendenmann.
"Ces communes, expliquait Jeanne Barseghian lors du vote en conseil communautaire le 15 octobre 2021, représentent 68% des habitants de l'Eurométropole."
Selon où les professionnels travaillent, ils ne seront pas soumis aux mêmes règles, "ce qui rompt l'égalité entre les usagers de la route", dénonce Sophie Schwendenmann.