La ZFE à Strasbourg est maintenue. Un choix de l'Eurométropole, même si le ministre de la Transition écologique et solidaire, Christophe Béchu, a annoncé que les agglomérations où la qualité de l'air s'était améliorée en 2023 pouvaient assouplir les règles.
Le choix est fait : l'Eurométropole de Strasbourg (Bas-Rhin) restera une "zone à faibles émissions" (ZFE). La capitale alsacienne et ses environs continueront à appliquer une interdiction de circuler sur leur territoire pour les véhicules dotés de vignettes Crit'Air 4 et 5, considérées comme les plus polluantes. Ce sera aussi le cas pour les engins aux vignettes Crit'Air 3, à partir du 1er janvier 2025.
Mardi 19 mars, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et solidaire a pourtant annoncé l'assouplissement de l'application des ZFE dans 10 des 12 métropoles concernées. La raison : une amélioration de la qualité de l'air dans ces espaces. Seules Paris et Lyon (Rhône) restent obligées de respecter les obligations prévues par ces "zones à faibles émissions".
L'Eurométropole de Strasbourg a confirmé, quant à elle, son intention d'appliquer le calendrier prévu pour la mise en oeuvre des restriction de circulation dans la ZFE. Elle n'y était pourtant pas obligée, en tant que "territoire de vigilance". Il s'agit des métropoles qui ont désormais un seuil de dioxyde d'azote inférieur à 40 microgrammes par m3 d'air. On vous explique pourquoi l'Eurométropole de Strasbourg va tout de même rester une ZFE, et pourquoi cela fâche des opposants.
Comment se positionne l'Eurométropole de Strasbourg ?
Pia Imbs l'a rappelé dans ICI 12/13, ce mercredi 20 mars, à France 3 Alsace : "Le ministre Béchu classe Strasbourg en 'zone à faibles émissions' de vigilance : on ne sort pas de la 'zone à faibles émissions'. Il recommande de rester vigilants sur le suivi de la qualité de l'air sur le territoire." Un maintien que la présidente (Divers centre) de l'Eurométropole et maire de Holtzheim justifie notamment par le fait qu'"à l'horizon 2030, les normes européennes vont diviser par deux les seuils actuels".
Le calendrier voté par l'Eurométropole en 2021 reste donc le même, malgré l'annonce du ministre de la Transition écologique et solidaire. Pia Imbs ne voit pas de raison de sortir de cette zone, qu'elle considère adaptée. "Notre ZFE est incitative et non punitive, il n'y aura pas de contrôle avant janvier 2026. Notre métropole est celle qui accompagne le plus vers une conversion à un véhicule plus propre", termine-t-elle.
Un choix qui ne fait pas l'unanimité, au sein de l'Eurométropole. À l'image du vice-président (Les Républicains) délégué aux transports de la région Grand Est, Thibaud Philipps. Le conseiller à l'Eurométropole et maire (Les Républicains) d’Illkirch-Graffenstaden souhaite pour sa part la suspension de cette zone ZFE sur le territoire de la métropole.
"Si la pollution passe sous les seuils de dangerosité, il n’y a plus lieu de maintenir des interdictions de circulation aussi drastiques. L’Eurométropole doit faire preuve de responsabilité et de souplesse. Nous nous devons de stopper ce processus d’interdiction punitif et de renoncer dès aujourd’hui à l’interdiction précipitée de nouvelles catégories de véhicules", indique-t-il dans un communiqué.
Quelles conséquences après 2025 pour Strasbourg ?
Dans les villes où les ZFE ne sont pas suspendues, cela signifie que les véhicules Crit'Air 3 auront interdiction de circuler à partir du 1e janvier 2025. Tout comme cela est déjà le cas pour les véhicules classés Crit'Air 4 et Crit'Air 5.
La présidente (Divers centre) de l'Eurométropole de Strasbourg a rappelé les conditions d'application ce mercredi 20 mars sur France 3 Alsace : "Il n'y aura pas de contrôles avant janvier 2026, notre ZFE est incitative et non punitive. Notre métropole est celle qui accompagne le plus vers une conversion à un véhicule plus propre."
La polémique au sujet d'une "suspension" de la "zone à faibles émissions" avait commencé début février. À ce moment-là, des rumeurs circulaient déjà sur une éventuelle suspension de la "zone à faibles émissions" dans l'Eurométropole. Plusieurs médias avaient annoncé la suspension de cette ZFE, après publication de données par Atmo Grand Est des chiffres de la qualité de l'air en 2023 à Strasbourg.
Rumeurs qui avaient vite été démenties. À l'heure actuelle et à l'avenir, les automobilistes en infraction dans l'Eurométropole de Strasbourg encourent toujours une amende de 3e classe. Ce qui représente 68 euros pour les véhicules légers et 135 euros pour les poids lourds.