Trop de pluies, des maraîchers et céréaliers perdent une partie de leurs cultures

En Alsace, des cultures maraîchères et céréalières pourrissent à cause des importantes pluies de ce mois de mai.

Pas assez d'eau en février pour remplir les nappes phréatiques et trop d'eau en mai pour semer et planter en plein champs. C'est la combinaison délicate à laquelle les maraîchers et les céréaliers doivent faire face ce printemps en Alsace. 

"75 mm de pluies, tombés en trois jours, contre 55 mm normalement pour tout le mois de mai, ça fait beaucoup!" explique Pierre Maurer, de la ferme Maurer, à Dorlisheim. Son chef de cultures, Florian Wietrich, les semelles alourdies par la terre détrempée, constate les dégâts en passant dans les rangs de fraises.

Avec toute cette pluie, c'est la fête pour les limaces. "Elles se nourrissent carrément avec les fraises." Par endroits, il manque jusqu'à la moitié des fruits. "Les mauvaises herbes se développent aussi beaucoup plus rapidement, et en bio on les enlève à la main, il faut donc passer plus souvent. L'excès d'eau entraîne aussi des maladies et des champignons.

Dans un autre champ de la ferme, l'excès de pluie a inondé les sols au point que les machines ne peuvent plus y passer, sans risquer de s'enfoncer, voire de s'abimer. La plantation des cornichons a donc été repoussée d'une semaine. Mais repousser les plantations, repousse la récolte et la vente. Quand les clients ne trouvent pas les produits en Alsace, ils l'achètent en provenance d'une autre région. 

Trois kilomètres plus loin, à Meiztratzheim et Niedernai, chez Jean Fritsch, les champs partiellement en bio ressemblent à des rizières. "Les graines pourrissent dans le sol et celles qui ont réussi à germer et à passer au stade de plant dépérissent, parce qu'elles ont les pieds dans l'eau en permanence." se désole le céréalier. Il estime qu'un tiers de production est déjà perdue. "On a déjà 15 jours de retard pour le premier semis et il faudra encore attendre 15 jours pour que les sols soient à nouveau praticables". Si le ciel est plus clément dans les jours et semaines à venir.  

Avec ses champs aux bords du Bruch de l'Andlau, qui prend sa source au Champ du feu, Jean Fritsch est encore confronté à un problème supplémentaire. L'artificialisation des sols, qui prend de l'ampleur dans les villages, et le manque d'entretien des cours d'eau.

L'eau de la rivière qui déborde part dans ses champs. "Ce serait un gros chantier, mais il suffirait de nettoyer la rivière et les fossés autour, comme le faisaient nos ancêtres, pour que ce problème supplémentaire n'existe plus. Même en cas de fortes pluies." précise Jean Fritsch. 

Face à ce problème, il a même déjà changé certaines de ses cultures. Par endroit, il a remplacé le maïs par de l'herbe cultivé en bio, dont il fait du foin pour les clubs équestres et des animaleries.

Que ce soit pour les céréaliers ou les maraîchers, seuls quelques degrés de plus et l'arrêt, ou moins de pluie, pourraient améliorer la situation dans leurs cultures. 

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