Bruno Schloegel est viticulteur à Wolxheim dans le Bas-Rhin. Il fait pousser la vigne en harmonie avec la flore et la faune sauvages depuis 22 ans. Au moment des vendanges, il nous explique l'intérêt de la permaculture.
Bruno Schloegel a travaillé de nombreuses années dans les instances viticoles alsaciennes. Il connaît parfaitement le vignoble de sa région. Quand il reprend le domaine de son oncle, Clément Lissner, en 2001, il est âgé de quarante ans. C'est un tournant important dans sa vie. Il décide de repenser toute l'exploitation en appliquant les principes de la permaculture dans ses vignes à Wolxheim (Bas-Rhin).
Le sujet le passionne. Il aura fallu une dizaine d’années pour qu’un équilibre écologique se crée sur l’ensemble de ces parcelles. La vigne est forte et s’adapte particulièrement bien aux variations climatiques.
Pour lui, il n’y a pas de mauvaises années. Si on laisse la vigne évoluer en harmonie avec le sol, la flore et la faune, elle donne forcément le meilleur d’elle-même. Elle produit moins de raisins qu’en méthode conventionnelle, mais le fruit concentre plus d’arôme. L’expression du terroir est d’autant plus forte.
L’écosystème révélateur du terroir
Au premier regard, on peut penser que ses terres sont à l’abandon. On voit pousser des arbustes, des ronciers, une multitude de plantes sauvages différentes d’une parcelle à l’autre. Cette couverture protège le sol tout en abritant une multitude d’insectes, de mammifères et d’oiseaux. Cet ensemble cohabite, c’est un écosystème riche qui renforce la vigne. Elle gagne en autonomie et s’adapte très bien aux variations d’hydrométrie et de température particulièrement marquées ces dernières années.
Les vins du domaine Lissner ne correspondent pas vraiment aux critères établis par la profession. Il s’agit des cépages traditionnellement utilisés en Alsace, mais révélant de la salinité, parfois même une légère amertume. Selon Bruno Schloegel, il s'gait de la fidèle expression des terroirs et des millésimes.