Au début des années 2000, Paula Harvan tombe sous le charme de la maquette d'une église dans un vide-grenier. Persuadée que l'objet représente un édifice alsacien, cette Britannique lance un appel pour retrouver son origine et, pourquoi pas, un lieu qui pourrait le conserver.
L'histoire a de quoi faire voyager. Entre le sud de la France, l'Alsace et l'Angleterre, Paula Harvan et sa réplique d'une église ont parcouru des kilomètres. Et en cette fin d'année 2024, cette retraitée de la tech anglaise veut aujourd'hui remonter le temps.
Alors qu'elle vit dans le sud de la France, au début du XXe siècle, Paula Harvan est férue de vide-greniers. Chaque dimanche, elle flâne entre les stands pour dénicher le prochain objet qui prendra place chez elle. Alors qu'elle écume les allées d'une des brocantes les plus réputées, au Somail (Aude), ses yeux tombent sur une petite église.
Haute d'environ un mètre, l'objet est fait entièrement en allumettes. "J'ai tout de suite trouvé ça super intéressant. Elle se trouvait au beau milieu d'objets dont le vendeur voulait se débarrasser. Et je ne voulais pas qu'elle finisse à la poubelle", témoigne la retraitée, alors à la recherche d'un trésor pour meubler sa maison dans un village voisin, au bord du Canal du Midi.
Pour 30 euros, Paula acquiert donc la maquette. "J'ai tout de suite aimé l'attention portée aux tout petits détails", se souvient-elle. Puis pendant des années, la réplique trône dans sa maison, au bord de la fenêtre. "On pouvait la voir de la rue, surtout quand elle était éclairée."
Et lorsqu'elle déménage à Oxford, en Angleterre, notre chineuse emmène sa trouvaille avec elle. Impossible de s'en séparer. Du sud de la France à l'autre côté de la Manche, la maquette émerveille toujours autant Paula.
Sauf que plusieurs questions la taraudent depuis toutes ces années : que représente cette maquette ? D'où vient-elle ? Et qui a bien pu la concevoir ? Comme seul indice sur le lieu de l'église originelle, des cigognes sur le toit. Son intuition la mène alors vers l'Alsace.
Mais impossible d'en savoir plus. "C'est le seul indice que j'ai", se désole Paula, qui lance aujourd'hui un appel. Musée, institutions liées au patrimoine, historien... Qui pourrait l'aider à remonter la trace de cette maquette ?
"Vu comme les allumettes sont petites, j'ai l'impression que ça a été fait au début du siècle dernier, peut-être entre les deux guerres. En tout cas, je n'ai pas revu de modèle aussi grand depuis", souffle-t-elle, arguant qu'il arrivait à des prisonniers de guerre de reproduire ce genre de bâtiment en souvenir de leur village d'origine.
Paula espère également trouver quelqu'un à qui léguer sa maquette. "Je suis toujours marquée par l'attention qui a été portée à cet objet. Maintenant, j'aimerais qu'il soit entre les mains de quelqu'un qui lui fera honneur autant que je l'ai fait." La bouteille à la mer est maintenant lancée.