Boris Ravignon, maire (LR) de Charleville-Mézières, perd la tête de l'Ademe : "une décision absurde" et "suicidaire"

Les parlementaires ont rejeté la nomination de Boris Ravignon à la tête de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). Le maire de Charleville-Mézières évoque des "clivages politiques absurdes".

Une "déception". Boris Ravignon est amer après la décision des parlementaires de lui retirer sa fonction de président-directeur général de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

Ce mercredi 12 avril, avec 57 voix contre et 32 pour, les trois cinquièmes des votes (Sénat et Assemblée nationale) se sont en effet exprimés contre sa reconduction. Cela correspond au quota requis selon la Constitution pour s'opposer à une nomination proposée par le président de la République, à l'issue de l'audition de M. Ravignon en commission mercredi matin.

Ce serait la première fois qu'un candidat proposé par l'Élysée, à l'Ademe ou ailleurs, est retoqué depuis cette procédure introduite en 2008 à l'article 13 de la Constitution.

Boris Ravignon, avait pris ses fonctions à l'Ademe le 14 décembre après une première validation des parlementaires. À cette date déjà, une majorité de votes s'étaient exprimés contre, mais sans que les trois cinquièmes ne soient alors atteints. À la suite du renouvellement du conseil d'administration de l'Ademe, le 14 février, sa candidature a été de nouveau soumise au vote des parlementaires aujourd'hui pour être reconfirmée, en vain.

"Sectarisme" des parlementaires LR

Ce mercredi matin devant les parlementaires, députés et sénateurs ont notamment reproché à Boris Ravignon son refus de démissionner de son mandat de maire à la suite de sa première nomination à l'Ademe. Boris Ravignon avait lui fait valoir  "l'intérêt de rester en contact avec le terrain" pour mieux remplir sa mission, en soulignant que cela était "légal" et était "déjà arrivé dans le passé".

"Ce qui m’est reproché par les sénateurs est notamment de cumuler ma présidence de l’Ademe et mon mandat de maire", affirme-t-il, fustigeant notamment son parti, les Républicains.

"Ce groupe défend la possibilité pour les parlementaires de cumuler des mandats", s'étonne Boris Ravignon, qui évoque un "prétexte" et un "sectarisme" des parlementaires LR qui, selon lui, n'ont en fait "pas digéré [son] soutien à Emmanuel Macron".

Des "clivages politiques absurdes" selon le maire de Charleville-Mézières : "Ceux qui ont voté contre moi ne me connaissent pas et l’ont fait sur un mot d’ordre de leur chef de groupe dans les deux chambres", s'agace Boris Ravignon, qui devra donc quitter ses fonctions près de quatre mois après sa prise de fonction. Une décision "absurde et suicidaire compte-tenu des enjeux qui sont les nôtres."

Retour aux affaires ardennaises

Boris Ravignon, 47 ans, va donc retrouver ses fonctions locales à temps plein. "Je vais retrouver entièrement ma ville et l’agglomération de Charleville-Mézières, que je n’ai jamais entendu quitter, puisque ce qui est relevé par mes adversaires, c’est cet attachement et cette insistance à vouloir être toujours maire en même temps que président de l'Ademe."

Pourtant, le maire de Charleville-Mézières (près de 47.000 habitants), mais aussi président de l'agglomération (plus de 121.160 habitants), aurait tout mis en œuvre pour assumer au mieux ses fonctions à la tête de l'Ademe. "Je suis investi, organisé, j’avais quitté mon mandat de conseiller régional pour me rendre disponible pour assumer celui de l’Ademe. J’avais organisé ma vie une grande partie du temps pour pouvoir tout concilier", regrette-t-il.

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