Les particuliers ont de plus en plus recours au "système D" face à l'explosion des coûts d'entretien automobile. Dénicher "un bon petit garage" s'apparente à une quête du Graal. Dans ce registre, les ateliers solidaires sont une solution pour une clientèle à la recherche d'économies.
Entretenir sa voiture, ça coûte cher. Voire très cher. De plus en plus de personnes se tournent vers les tutos sur le web, où une pléthore de vidéos vous explique comment faire de petites réparations ou même changer une courroie de distribution. C’est faisable, mais tout le monde ne s’improvise pas mécanicien du jour au lendemain.
Une alternative est d’avoir recours à un garage solidaire, pratiquant des tarifs plus intéressants pour le portefeuille. De telles structures se développent dans toute la France, comme le garage ARENAM à Charleville-Mézières dans les Ardennes.
“On fonctionne selon les principes de l'économie sociale et solidaire", nous explique Simon Schwartz, chargé de projets mobiité à la ressourcerie Bell’Occas qui a repris en 2024 ce garage fondé en 2008. "Nous sommes également un chantier d’insertion, où nous formons nos mécaniciens, qui effectuent tous types de réparations, sauf les travaux de carrosserie. Ils sont trois, deux spécialistes de l’auto et un autre qui s’occupe des vélos”.
DIY, "faites-le vous-même"
Pour accéder aux services du garage, il faut être adhérent. La cotisation coûte à l’année 25€. Tout le monde peut le faire, puisque l’inscription ne repose pas sur des critères sociaux. À ce jour, 300 personnes ont franchi le pas. La structure propose par ailleurs une approche “self-garage”, permettant aux adhérents de mettre la main à la pâte, ou plutôt dans le cambouis, encadrés par les “pros”.
C'est cet aspect-là qui a particulièrement séduit Vincent Machet. “Je suis adhérent depuis plus de 10 ans, avant tout pour une question financière et pour apprendre. Il a une transmission du savoir par les mécaniciens. Il y a des réparations qu’on ne peut pas faire nous-mêmes parce que c’est complexe”, confie-t-il. Il poursuit : “Le mécano est toujours là pour vérifier. J’ai appris des choses simples comme changer des plaquettes de frein, des tambours, faire la révision, etc. Je suis curieux de savoir comment le moteur fonctionne”.
Venir avec ses pièces détachées
"J’ai des véhicules assez anciens, dont un qui a plus de 20 ans. C’est pour ça aussi que j’ai fait ce choix du garage solidaire", poursuit Vincent Machet. Il précise le fonctionnement du garage :"Je paye une cotisation annuelle pour mes trois véhicules. Ensuite, c’est un tarif à l’heure, très bas (5€, NDLR) si on n’utilise que les outils ou plus élevé si on utilise les ponts élévateurs (20€/heure, ndlr). On apporte nos pièces. On se débrouille, on commande sur Internet. C’est pour ça aussi qu’il y a un gain énorme".
Ici par exemple, la vidange la plus chère est à 58 €, huile comprise, sans oublier le filtre que les adhérents ont acheté de leur côté.
En plus des activités d’entretien mécanique, cette structure propose, toujours dans une optique sociale et solidaire, d’autres services liés à la mobilité. De la location de véhicules (électrique ou non, sans-permis, etc.), du transport à la demande sur des itinéraires fixes ou non, une auto-école et un service de recyclage d’huile de cuisson pour en faire du carburant sont ainsi disponibles. Et bientôt de l'entretien du matériel de jardinage thermique. Ce qui intéresse au plus haut point Vincent Machet qui a “hâte” de bricoler et de faire réviser tondeuse et autre débroussailleuse.