Les cas de coqueluche sont en forte augmentation dans la grande région. Les autorités sanitaires ont dispensé de nombreux conseils pour se prémunir de cette épidémie, le vendredi 12 juillet.
Depuis plusieurs mois, la coqueluche, une maladie respiratoire, parfois mortelle, qui cible particulièrement les enfants (mais pas que), est en pleine phase de résurgence. L'agence régionale de santé du Grand Est tire la sonnette d'alarme.
Entre le 1er janvier et le 7 juin 2024, "une cinquantaine" de cas a été signalée. Le chiffre était de zéro sur la même période en 2023. La dernière résurgence remontait aux années 2017-2018 : les cycles se répètent tous les trois à cinq ans. Il y en a eu six jusqu'en 2024 : c'est donc le septième.
Dans leur bulletin épidémiologique transmis aux rédactions, les autorités sanitaires pointent des chiffres inquiétants dans les départements de la grande région. Le phénomène est national, et même européen. On relève de plus en plus de tests positifs chez les nourrissons, enfants, et adolescents jusque 25 ans.
Public à risque
Depuis avril, les passages aux urgences sont en nette augmentation. La semaine du 17 juin, quasiment un quart d'entre eux ont été suivis d'une hospitalisation. C'est donc "le démarrage d'un nouveau cycle épidémique" qui est officiellement constaté.
La coqueluche est une maladie longue (jusqu'à deux mois), très contagieuse. Elle cause une toux particulièrement forte et prolongée, très épuisante car elle survient surtout la nuit.
Selon le communiqué de presse de l'ARS, l'infection respiratoire touche plus sévèrement les nourrissons, les personnes en incapacité respiratoire ou immunodéprimées, les femmes enceintes. Un bébé de moins de six mois est susceptible de contracter une forme particulièrement grave et d'en mourir.
La vaccination en renfort
En toussant, une personne infectée peut en contaminer quinze autres, notamment dans le cercle familial, à la crèche ou à l'école. Sans surprise, la vaccination permet de largement s'en prémunir.
Les rappels (recommandés) sont faits à 6 ans, 12 ans, 25 ans, 45 ans, 65 ans, puis tous les dix ans. Le schéma vaccinal est le suivant pour les cas particuliers.
Nourrissons
Vaccination obligatoire (temporalité très importante à respecter) :
- primo-injection (première partie) : 2 mois
- primo-injection (seconde partie) : 4 mois
- premier rappel : 11 mois
Femmes enceintes
Vaccination recommandée (à renouveler lors de chaque grossesse) :
- à partir du deuxième trimestre (recommandation)
- à défaut, après l'accouchement (obligation)
Entourage des nourrissons
Vaccination recommandée (si les rappels n'ont pas été faits) :
- parents
- famille proche
- nounous et baby-sitters
Quoi faire en cas de symptômes
Si une personne tousse pendant plus d'une semaine, il est de bon aloi d'aller consulter pour se faire éventuellement confirmer qu'il s'agit ou non d'une coqueluche. Si c'est le cas, il est recommandé de prendre des antibiotiques pour réduire la contagiosité de la maladie.
Il faudra éviter tout contact avec les bébés, notamment ceux en-dessous de l'âge de 6 mois. Les gestes-barrières seront à suivre : se laver les mains, tousser dans son coude, porter un masque. En somme, les gestes de bon sens que tout le monde a dû pratiquer lors de la crise du covid.
Un rappel vaccinal pourra être proposé le cas échéant. Il n'est pas impossible de contracter la coqueluche si l'on a fait son rappel vaccinal, mais grâce à l'immunité résiduelle, elle sera bien moins sévère et pourra passer inaperçue, voire ressembler à une bronchite par exemple (voir les quatre ARS de la région sur la carte ci-dessous).
Attention, si plus de deux cas de coqueluche se déclarent dans un foyer (ou une crèche, école, hôpital, etc.), il convient d'en aviser sans tarder l'agence régionale de santé. À noter que les ARS ne réalisent pas les vaccinations : vous pouvez vous tourner vers les médecins généralistes, les cabinets infirmiers, ou encore les hôpitaux pour ce faire.