Colère des agriculteurs : les actions de ce mardi 30 janvier dans la Marne, les Ardennes, l'Aube, et la Haute-Marne

La colère des agriculteurs et des agricultrices se traduit par de nouvelles actions de mobilisation ce mardi 30 janvier. Plusieurs blocages et ralentissements volontaires de la circulation automobile ont lieu en Champagne-Ardenne.

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La deuxième semaine de mobilisation des agriculteurs et des agricultrices se poursuit ce mardi 30 janvier 2024. Plusieurs actions étaient prévues, d'autres sont venues se rajouter au programme. 

Déroulé de la mobilisation

Entre 13h30 et 14h00, après avoir traversé l'Yonne, les agriculteurs et agricultrices qui viennent de l'agglomération de Troyes (Aube) ont fait leur arrivée au hameau des Éprunes, dépendant de la commune de Réau (Seine-et-Marne).

L'A5A, où se trouvent de nombreux tracteurs d'exploitantes et d'exploitants agricoles de la Seine-et-Marne, a fait l'objet d'un blocage. L'A5 donne accès à la N6 (Val-de-Marne) et à la N7 (Essonne), portes d'entrée vers Paris.

Un barbecue de fortune a été installé pour le ravitaillement. Un vidéo-projecteur également, afin de suivre en direct la déclaration de politique générale du Premier ministre devant l'Assemblée nationale, prévue à 15h00.

Au matin, une quarantaine de jeunes faisant des études agricoles avaient rejoint le contingent présent au rond-point de Thillois. "Aujourd'hui, on ne voit pas plus loin que le bout de notre nez. On se persuade que ça va aller, mais on n'a aucune certitude", déclare l'un d'eux au reporter de France 3 Champagne-Ardenne présent sur place. In fine, le discours a plutôt déçu les personnes qui l'ont écouté attentivement. 

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Un aperçu du barrage filtrant du rond-point de la Garenne, à Thillois près de Reims. ©Samuel Monod France Télévisions

Actions prévues

La première d'entre elles, l'occupation symbolique de plusieurs ronds-points sur des axes importants du département de la Marne. Le but est de filtrer et ralentir la circulation dès 06h00.

Ces occupations sont menées par des membres de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), principal syndicat de la profession, ainsi que des Jeunes agriculteurs. Des fouilles de camions sont prévues, notamment afin de déceler "des produits qui viennent de l'étranger, bourrés de pesticides et de produits de traitement. C'est non-consommable en Europe. Nous, en France, on n'a pas le droit d'utiliser ces produits", soutient Yann Tremblais, agriculteur de la Marne. Les ronds-points concernés sont ceux de :

  • Saulx à Vitry-le-François
  • Thillois (RN31) à Reims
  • la Grande Romanie dans l'Argonne 

L'action menée à Thillois a d'ailleurs vu une troisième force en présence venir s'ajouter. Il s'agit des élèves étudiant dans les lycées agricoles. "Nous défendons nos aînés pour que notre avenir soit garanti", a déclaré l'un d'eux à Samuel Monod, journaliste de France 3 Champagne-Ardenne dépêché sur place. 

Du côté de l'agglomération de Troyes, plus précisément au péage ouest situé à Torvilliers (Aube), des agriculteurs et agricultrices ont grimpé sur 23 tracteurs à partir de 09h00. Leur objectif est de monter vers la capitale, une fois qu'un groupe d'une vingtaine d'autres tracteurs provenant de la Haute-Saône, en Franche-Comté, aura pu les rejoindre.

Tiphaine Le Roux, reporter de France 3 Champagne-Ardenne présente sur place, a pu les rencontrer. Anne-Sophie Franquet, exploitante agricole à Arcis-sur-Aube (Aube), lui explique que "vu les cultures qu'on fait, on souffre, financièrement parlant. On souffre à cause des normes, des problèmes phytosanitaires, des transpositions, des contrôles à tout bout de champ.". 

Vice-président de la FNSEA pour l'Aube, Olivier Despeyroux, qui travaille dans les céréales, ne s'estime absolument pas satisfait des annonces du Premier ministre faites la semaine passée. "Arrêter la hausse de la fiscalité sur le gazole non-routier est un bon point, mais ça ne va pas redonner de la compétitivité à nos exploitations. Ce n'est plus tenable." Il réclame l'abandon de la règle des 4% de jachère dans une exploitation agricole. 

Dans les Ardennes, des actions pourraient être menées du côté de la frontière. La mobilisation s'est étendue à la Belgique. 

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