Les conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont voté lundi un texte demandant officiellement la création d'une "collectivité européenne d'Alsace", devant se réaliser en 2021.
40 voix pour, 6 voix contre dans le Bas-Rhin, et à l'unanimité dans le Haut-Rhin. Ce lundi, les deux conseils départementaux alsaciens ont adopté une délibération en faveur de la future collectivité européenne d'Alsace. Ils demandent chacun "au gouvernement, la création d'une Collectivité européenne d'Alsace, par regroupement des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, à compter du 1er janvier 2021."
"Aujourd'hui, c'est un nouveau chapitre qui s'ouvre, celui de l'entrée dans le processus législatif", a déclaré le président du Bas-Rhin, Frédéric Bierry.
Un "moment historique ! (...) trois mois après la déclaration commune de Matignon", s'est félicité le Premier ministre Edouard Philippe dans un tweet.
Trois mois après la déclaration commune de Matignon, vote de concert des élus du Bas-Rhin et du Haut-Rhin pour la collectivité européenne d’Alsace. Moment historique !
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 4 février 2019
Après l'approbation d'une résolution par les conseils départementaux fin novembre, ces votes constituent le début du processus législatif de la création de cette collectivité alsacienne, qui doit encore passer par la publication d'un décret en Conseil d'Etat et le vote d'une loi.
Seuls les socialistes bas-rhinois ont voté contre et explique dans un communiqué que si : "Le groupe socialiste [...] a toujours soutenu la fusion des deux collectivités, cette dernière ne pourra évoluer qu’au sein de la Région Grand Est et non constituer une première étape vers une collectivité à statut particulier. [...] Reconnaître une collectivité Alsace à statut particulier, c’est créer de fait une région à «deux vitesses» et mettre fin aux dynamiques des territoires [...]. A l’Alsace identitaire et repliée sur son territoire, nous préférons l’Alsace européenne et humaniste, pleinement ancrée dans le Grand Est."
La collectivité européenne d'Alsace doit rassembler en 2021 les compétences du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, ainsi que "de nouvelles compétences", notamment concernant la coopération transfrontalière, le bilinguisme, le tourisme, la mobilité ou la culture. Les deux préfectures actuelles seront cependant maintenues à Strasbourg et à Colmar.
Répondant au désir affiché d'une forme de renaissance officielle de l'Alsace, le gouvernement et les élus alsaciens s'étaient mis d'accord fin octobre sur la création de cette collectivité aux compétences renforcées. Mais malgré ce statut de superdépartement, qui a déjà fait grincer des dents dans la Lorraine voisine, l'Alsace restera au sein de la région Grand Est, comme l'a exigé le président Emmanuel Macron.