Le Grand-Est lance une pétition en ligne pour sauver ses dessertes TGV

Les élus du Grand Est sont en colère et le font savoir. Ce dimanche 8 juillet, ils passent à la vitesse supérieure pour protester contre les menaces de diminutions et de suppressions des dessertes TGV dans la région. Ils viennent de lancer une pétition en ligne.
 

Vous avez peut-être été surpris ce dimanche matin en ouvrant vos quotidiens. La Région Grand Est s’affiche en pleine page et s'offre une réclame, ou plutôt une tribune contre la réforme ferroviaire et ses conséquences pour les dessertes régionales. « Le TGV n’est pas le jouet de la SNCF » peut-on lire en guise de slogan. Un peu plus bas, les commanditaires rappellent que la Région Grand Est et les collectivités ont investi au total plus de 850 millions d’euros pour être desservie par le TGV, avant de s’inquiéter des conséquences d'un funeste projet de la SNCF qui projetterait de supprimer les liaisons entre la Lorraine et le Sud de la France et diminuer plusieurs dessertes au départ de Strasbourg. « La position de Nancy serait menacée, certaines gares TGV de la desserte Sud Lorraine fermeraient (Toul, Neufchâteau et Culmont-Chalindrey), l’ouverture européenne du Grand Est et de sa capitale Strasbourg serait gravement mise à mal." Et de conclure « le Président Jean Rottner et les élus du Grand Est appellent toutes les forces vives à se battre à leurs côtés, pour faire reculer la SNCF"

 


 

Les élus du Grand Est mènent une campagne "Touche pas à mon TGV"



Pour mener la fronde, une campagne baptisée "Touche pas à mon TGV"  vient parallèlement d'être lancée sur les réseaux sociaux ainsi qu'une pétition sur le site Change.org. En quelques heures, #TouchePasAMonTgv a recueilli près de 500 signatures. L'élue d'opposition alsacienne Pernelle Richardot a fait savoir qu'elle faisait partie des premiers signataires, dénonçant  un "déshabillage ferroviaire" du Grand-Est. 
 
Pour l'élue du groupe socialiste, le projet de refonte du TGV mené par la SNCF "obère un aménagement du territoire du Grand-Est et met à mal une stratégie de développement économique, notamment Nord-Sud, avec une ouverture sur le bassin méditerranéen qui est absolument fondamentale pour Strasbourg, capitale européenne, mais aussi pour le Grand-est dans son développement économique... On ne peut pas tenir, en matière de ferroviaire, les lignes uniquement sous un aspect financier et comptable, y a un aspect aménagement du territoire et développement économique extrêmement important."


 


Suppression de la ligne Nancy-Lyon

La probable suppression de la ligne de TGV Nancy-Lyon est notamment au coeur de la contestation des élus. Dans le cadre de la réforme ferroviaire entreprise par l'Etat, la liaison, qui assure deux trajets quotidiens, pourrait disparaître d'ici 2019. Selon la SNCF, son arrêt s’expliquerait par  d’importants travaux de restructuration de la gare Part-Dieu à Lyon jusqu’en 2023 qui ne devraient plus rendre possible l’accueil en gare des TGV. Pour compenser, le plan consisterait à faire passer les voyageurs par Marne-la-vallée ou alors à les faire remonter à Metz puis faire la boucle par l’Alsace. Inconcevable pour les élus meurthe-et-mosellans Olivier Jacquin (sénateur PS), Mathieu Klein (président PS du Département) et Dominique Potier (député PS) qui s’en sont émus dans un communiqué de presse diffusé le 29 juin dernier. « Nous refusons que la Lorraine ne devienne un cul de sac ferroviaire » écrivaient-ils.
 


Joint par téléphone, Jean Rottner, le Président de la région Grand-Est, à l'initiative de la mobilisation, ne décolère pas. "C'est vrai qu'il y a des travaux qui doivent se réaliser mais nous refusons d’en être les victimes". "Il y a danger sur nos lignes TGV, qui ont été largement aidées par les collectivités et donc par les habitants du Grand-Est. Aujourd'hui il y a une menace réelle de tout le déboucher sud de la Lorraine vers le sud de la France avec une suppression du corridor européen. Nous ne sommes pas d’accord. Les territoires doivent avoir leur mot à dire et participer à cette décision qui est pour nous est irrecevable."

 

 

Moins de liaisons au départ de Strasbourg


Dans les cartons de la SNCF, un autre projet fait grincer des dents. La diminution des dessertes alsaciennes. La SNCF prévoirait de supprimer un aller-retour Strasbourg-Lyon ainsi qu’un aller-retour Strasbourg-Marseille par semaine. La décision aurait même déjà été validée et confirmée aux élus alsaciens par Vincent Téton, le directeur régional de la SNCF, "On ne peut pas tenir, en matière de ferroviaire, les lignes uniquement sous un aspect financier et comptable, y a un aspect aménagement du territoire et développement économique extrêmement important" martèle Pernelle Richardot. Et Jean Rottner, d'enfoncer le clou. "Ils partent du principe que quand une ligne est peu fréquentée on supprime les trains. Nous partons du principe que pour qu’une ligne soit fréquentée il faut multiplier les trains et favoriser les usages par les français des TGV, TER et Intercités. Il ne faut pas avoir une vision purement comptable des lignes de voyageurs. Quand on paye 850 millions sur un réseau on doit avoir notre mot à dire".


De son côté, la SNCF, jointe par téléphone, précise qu'elle répondrait aux élus demain, lundi 9 juillet. 

 
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