Sept militants anti-Cigéo comparaitront les 1er, 2 et 3 juin 2021 au tribunal correctionnel de Bar-le-Duc (Meuse). Ils sont poursuivis pour "association de malfaiteurs". La coordination Stop Bure lance un appel pour venir soutenir les prévenus.
Le calme de la campagne aux alentours de Bure est trompeur. L’omniprésence des forces de l’ordre, les perquisitions et les poursuites engagées contre les militants anti-Cigéo semblent avoir mis depuis 3 ans la lutte contre le projet du centre d’enfouissement des déchets nucléaires sous l’éteignoir. Le procès qui démarrera le 1er juin sonne à nouveau la mobilisation générale de tout ce que le pays compte d’associations et de collectifs anti-nucléaires.
Départ de feu
Toute l’affaire démarre le 22 juin 2017 avec un départ de feu volontaire dans l’hôtel situé en face du laboratoire de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). La mèche est allumée et le procureur de Bar-le-Duc emploie les grands moyens pour retrouver les auteurs : perquisitions, téléphones mis sur écoute, balises sous les voitures et surtout une dizaine de militants qui ont interdiction de se voir.
Face à ces moyens d’enquête impressionnants déployés par le parquet, les opposants dénoncent une volonté de l’Etat de mettre un terme définitif à la lutte sur le terrain ainsi qu’une tentative de criminaliser l’action militante : «Cette scandaleuse traque d’Etat a tenté de paralyser ce mouvement de lutte vieux de 30 ans contre le plus gros projet industriel européen, dont les risques sont connus » déclare la coordination Stop Cigéo qui a bien l’intention de saisir l’occasion de ce procès pour dénoncer la mise sous contrôle de tout un territoire et de ses habitants.
Une tribune dans Libération
De nombreuses personnalités signent une tribune parue dans le quotidien Libération ce mercredi 12 mai 2021 intitulée : Procès de Bure : nous sommes tous des malfaiteurs. On note parmi les signataires des personnalités politiques : Jean-Luc Mélenchon, Julien Bayou ou Michèle Rivasi mais aussi l’écrivain Alain Damasio, le comédien Xavier Mathieu, le biologiste Jacques Testard ou encore le journaliste David Dufresnes. "Ce procès n'est pas celui de sept personnes mais bien celui de toute la lutte contre Cigéo" martèle la porte-parole du Cedra 52.
Coïncidence de calendrier, au moment où l’Andra instruit son dossier de déclaration d’utilité publique, ce procès court le risque de devenir celui de la politique nucléaire française en général et du traitement des déchets radioactifs en particulier.
L'Andra est bien propriétaire du Bois Lejuc
Selon nos confères de l'Est- Républicain, la cour d'appel de Nancy a rejeté lundi 10 mai 2021 le recours des opposants à Cigéo. Ce recours contestait l'acte d'échange du Bois Lejuc entre l'Andra et la commune de Mandres-en-Barrois. L'agence nationale a besoin de ce terrain pour commencer les travaux annexes nécessaires à la construction du futur centre d'enfouissement des déchets radioactifs.