Le tribunal judiciaire de Mulhouse a condamné le jeudi 1er juillet 2021 un ressortissant nigérian et ses complices dans le cadre d'une affaire de trafic de cocaïne aux Trois Frontières.
Au terme de plusieurs années d’enquête, un réseau de cocaïne implanté aux Frois Frontières a été démantelé, annonce ce mercredi 7 juillet la direction zonale de la police judiciaire Est. Les membres de ce réseau surnommé "Nigerian connection" par la PJ, ont été interpellés et jugés au tribunal judiciaire de Mulhouse le 1er juillet 2021. 57 kilogrammes de cocaïne, et plus de 130 000 euros ont été saisis.
Le commanditaire, qui vit en Afrique, a été condamné à 10 ans de prison et fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Ses lieutenants et un ressortissant nigérian, dont sa femme, ont tous été condamnés à des peines de 4, 7 et 8 ans de détention, ainsi qu’à la confiscation d’une partie de leur patrimoine, et l’interdiction du territoire français
Tout est parti de l’exploitation d’un renseignement espagnol annonçant qu’une mule a été détectée en Colombie, ayant pour projet d’atterrir à Mulhouse avec plusieurs kilogrammes de cocaïne dans ses bagages. Un donneur d’ordre est identifié en Espagne ; un réseau nigérian et des ramifications en France, en Allemagne et en Suisse sont ensuite détectées. Le "parrain de la drogue" installé à Huningue (68) est enfin découvert, précise la police.
La "mule" est repérée en provenance de Colombie et détectée à son arrivée en France. Après un rendez-vous dans un hôtel de Saint-Louis (Haut-Rhin), le client" est confondu : il s’agit d’un individu résidant à Huningue. Le réseau est identifié après de longs mois d’enquête menés par le service de police judiciaire de Mulhouse. Le "baron" du réseau orchestre son business depuis son domicile grâce à des contacts dans toute l’Europe et une bonne connaissance des réseaux ferroviaires et aériens de l’ouest du continent, poursuit la PJ.
En mai 2019, deux hommes sont localisés et interpellés par la BRI de la Direction zonale de police judiciaire (DZPJ) Est, lors d’une transaction portant sur sept pains de cocaïne. Plusieurs perquisitions sont alors déclenchées : un laboratoire de coupe et le lieu de stockage représentant quelques 50 kilogrammes de cocaïne supplémentaires ainsi que 30.000 euros, sont découverts en plein centre-ville de Mulhouse.
Le GIR (Groupe interministériel de recherches) de la DZPJ Est a ensuite été mobilisé pour gérer le volet patrimonial. Le "baron" aux allures de "Monsieur tout le monde" négociait le prix des passeurs depuis son appartement alsacien. Du passage « in corpore » (dans son propre corps), aux semelles et aux bagages, tous les moyens étaient utilisés pour faire transiter la précieuse poudre blanche.