Après une grosse panne sur leur tracteur, deux paysans ont lancé une cagnotte afin de financer les réparations. Ils ont pu récolter plus de 9 000 euros grâce à la générosité de leurs proches, mais pas seulement.
"Paysan ? C'est un métier difficile mais qui parle à tout le monde", estime Bertrand Tournaire. L'histoire de cet agriculteur et de son collègue Jean-Philippe Duhail Jung le confirme. Il y a tout juste un an, les deux trentenaires décident de travailler ensemble dans la ferme bio du Brézouard à Aubure.
Ils élèvent des vaches vosgiennes et produisent du lait, du fromage, des yaourts... Mais quelques mois plus tard, les deux associés font face à un coup dur : leur tracteur subit une grosse panne. Et l'addition est salée : 10 000€ pour le faire réparer, non pris en charge par l'assurance.
Ils décident alors de faire appel à la générosité et de lancer une cagnotte pour financer les réparations. "On s'est dit que ça allait être difficile, on n'avait pas la trésorerie, ça allait nous plomber, alors on a lancé la cagnotte mi-décembre", se souvient Bertrand Tournaire.
La solidarité au-delà des amis
Au début, des membres de leurs familles et des amis participent. "Ça restait dans notre réseau, et puis petit à petit, ça s'est propagé, des gens qu'on ne connaissait pas nous ont soutenus", raconte l'agriculteur. Un mois après son lancement, la cagnotte atteint déjà les 9 000 euros. Et les deux amis ont bon espoir d'arriver jusqu'à 10 000 euros.
C'est encourageant de se sentir soutenus, on se dit que les gens ont à cœur d'aider les agriculteurs.
Bertrand Tournaireagriculteur bio
Mouvement des agriculteurs
Alors qu'un mouvement de protestation des agriculteurs touche plusieurs pays européens, Bertrand Tournaire estime que "tout le monde a compris que la profession avait des difficultés". "Je rejoins les manifestants qui dénoncent le ras-le-bol administratif, le manque de considération pour le monde agricole alors que nous sommes un maillon essentiel", assure-t-il.
Néanmoins, les deux paysans qui ont choisi le bio depuis longtemps ne se retrouvent pas dans toutes les revendications des manifestants. "On s'est volontairement astreints à respecter les règles de la culture bio par conviction écologique. Or ces mouvements critiquent les normes écologiques", regrette-t-il, même s'il reconnaît que "si elles sont mal pensées, les normes peuvent être inapplicables".