Colmar : piétonnisation du centre-ville, la mairie lance une consultation, "on se pose la question de savoir jusqu'où on va et ce qu’on fait"

La mairie lance une consultation publique sur la piétonnisation du centre-ville. Habitants et gens de passage sont invités à donner leur avis sur ce thème jusqu'au 11 novembre. Les commerçants sont sceptiques.

Prendre le pouls de la population, comprendre le ressenti des gens, tel est l'esprit de la consultation que vient de lancer la mairie de Colmar sur la piétonnisation du centre-ville. C'est du moins ce qu'assure Eric Straumann, maire et porteur du projet : "On est en train de prendre le climat général, on verra ce qu'il en ressort. Lorsqu'on interroge les gens, ce n'est pas les positions extrêmes des réseaux sociaux qui s'expriment, c'est beaucoup plus réfléchi". 

Deux questions précises sont soumises au public. Elles concernent la rue des Têtes et le pont de la rue Turenne. "Etes-vous pour ou contre la piétonnisation de ces deux rues ?", le questionnaire s'adresse en ces termes aux Colmariens comme aux non-Colmariens, tout en ayant la possibilité de faire des observations. 

Au-delà de ces deux questions, un schéma de piétonnisation global est proposé, un projet ambitieux selon la municipalité. L'idée étant d'imaginer la ville de demain (voir le tweet plus bas)."On a mis un plan dans le bulletin et en ligne pour que les gens puissent se faire une idée et s'exprimer en connaissance cause". 

Un projet structurant

En 48 heures, une centaine d'opinions auraient déjà été recueillie via le questionnaire en ligne sur le site internet de la ville ou en mairie. "Le sujet suscite beaucoup d'intérêt chez le grand public qui, habituellement, ne s'exprime pas ou moins que ceux qui ont des opinions tranchées. C'est quand même un projet structurant". 

Un projet structurant comme il n'y en aurait pas eu depuis la piétonnisation du centre-ville en 1978, assure Eric Straumann. "On n'a pas fait grand chose depuis. Quand j’ai été élu maire j’ai rendu piétonne la rue des Marchands, une partie de la Grand’Rue et la Place du marché aux fruits. Ça a grincé des dents au début mais aujourd’hui on se rend compte que c’est largement approuvé par la population. Maintenant on se pose la question de savoir jusqu'où on va et ce qu’on fait".

La piétonnisation de la place de la cathédrale dont les travaux ont commencé en mai, devrait être effective d'ici la fin de l'année.

Les réponses au questionnaire seront déterminantes assure-t-on à la municipalité, le maire n'ira pas contre l'avis de la population. En tout cas on y croit, études à l'appui : "Lorsqu’on regarde les expériences dans d’autres villes, les études ont démontré que les gens qui se déplacent à pied dépensent plus que ceux venant en voiture au centre-ville", souligne Eric Straumann. Voilà pour la question des retombées commerciales. 

S'agissant des riverains, il se veut rassurant, là aussi. "Il ne faut pas chasser les riverains, ils pourront toujours accéder à leur garage et leur emplacement de parking. On est une des rares villes en France à donner un tarif à 15 euros par mois pour que les riverains puissent se garer à proximité du centre-ville". 

Des commerçants sceptiques

Du côté des commerçants, on est dubitatif. "On est tous convaincus qu'embellir la ville et la rendre piétonne est un sujet d'avenir. Mais fermer la ville du jour au lendemain, ce n'est pas forcément envoyer un bon message au consommateur, les gens ont des habitudes et il est difficile d'en changer rapidement", relativise Céline Kern-Borni, la présidente des Vitrines de Colmar. Une contre-proposition a été soumise à la ville par l'association. Elle s'appuie sur deux idées fortes :

  • une piétonnisation à deux vitesses. Jusqu'à midi les automobilistes pourraient circuler plus ou moins librement, dans le respect d'une signalisation contraignante.
  • une campagne d'information visant à rassurer le consommateur, portant notamment sur l'existence de parkings facilement accessibles, à des prix abordables. "Il ne faut pas faire peur au client", insiste Céline Kern-Borni. 

Pour l'instant la mairie n'aurait pas donné de suite à la contre-proposition formulée par l'association des commerçants. La consultation, elle, se poursuit jusqu'au 11 novembre.

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