Le samedi 9 décembre, une femme est morte dans l'incendie d'un bâtiment de type Airbnb à Colmar (Haut-Rhin) dans laquelle se trouvait une dizaine de touristes. Quatre mois après le drame de Wintzenheim, les normes de sécurité des résidences de tourisme sont de nouveau en question.
Quatre mois jour pour jour après l'incendie de deux gîtes à Wintzenheim, un nouvel incendie mortel a eu lieu dans le Haut-Rhin, cette fois-ci à Colmar, en plein marché de Noël. L'immeuble qui a brûlé contenait deux logements de type Airbnb qui accueillait une dizaine de touristes étrangers qui ont pu être sauvés. Mais malgré l'intervention rapide des pompiers, une femme de 47 ans qui vivait au rez-de-chaussée est morte.
Après cet incendie impossible de ne pas penser à l'incendie de deux gîtes à Wintzenheim le 9 août 2023. Ce jour-là, onze personnes, dont dix en situation de handicap mental, avaient trouvé la mort dans les flammes qui ont ravagé le bâtiment. Dans les jours qui ont suivi, une polémique avait enflé, le bâtiment ne répondant pas aux normes de sécurité.
Des centaines de Airbnb à Colmar
Colmar est une ville médiévale avec un centre-ville constitué d'un bâti dense en ossature bois. Ainsi, le risque de propagation en cas d'incendie est connu depuis des siècles. "Mais ces dernières années, la typologie des bâtiments a évolué. Nous avons plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de meublés de tourisme en centre-ville", explique le maire (DVD) de la commune Éric Straumann.
"Ce sont des bâtiments entiers qui sont uniquement occupés par des visiteurs qui ne connaissent pas bien l'endroit", continue le maire. Comme ces logements sont à l'origine des logements traditionnels, ils ne doivent pas répondre à des normes plus contraignantes que la présence d'un détecteur de fumée. "Pourtant, on est dans une typologie presque hôtelière", fustige Éric Straumann.
Une alarme incendie "a minima"
Suite à l'incendie de Wintzenheim, Éric Straumann avait saisi la Première ministre Élisabeth Borne pour alerter sur le risque particulier d'incendie dans les meublés de tourisme. "On peut rencontrer des situations où on a 50 couchages dans un meublé en centre-ville avec des mesures de sécurité qui ne sont, de loin, pas celles imposées à l'industrie hôtelière", prend pour exemple l'édile.
Ce dernier réclame un renforcement des mesures de sécurité dans ces formes d'hébergement, tout comme l'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) depuis plusieurs années. "A minima, il faudrait une alarme incendie et des extincteurs dans l'immeuble mais aussi un contrôle électrique lors de la mise en service puis tous les cinq ans", liste-t-il.
Un autre Airbnb prend feu en Alsace
Deux jours après l'incendie de Colmar, un autre bâtiment avec des logements Airbnb a pris feu en Alsace, cette fois-ci au centre-ville d'Erstein (Bas-Rhin). Là encore, le feu a pu être rapidement maîtrisé et les cinq touristes, qui occupaient deux Airbnb, ont pu être relogés. "Ce n'était pas évident de trouver de la place avec le marché de Noël, mais le couple d'Espagnols a été relogé dans un hôtel. Par contre, les trois autres touristes ont dormi sur des lits de camp dans une salle de la commune", explique le maire Benoît Dintrich.
Sa commune compte une dizaine d'Airbnb d'après l'offcie de tourisme du Grand Ried. Un chiffre certainement sous-estimé étant que tous ne sont pas déclarés. "Il devrait y avoir plus de normes, c'est sûr. Surtout dans les cas où il y a plusieurs Airbnb dans le même bâtiment", réagit Benoît Dintrich.