Épidémie de bronchiolite : le service pédiatrique de l’hôpital de Colmar débordé, "On manque de moyens"

Déjà sous tension depuis la crise du Covid-19, les hôpitaux français doivent faire face à une épidémie de bronchiolite précoce et sévère. Aux urgences pédiatriques de Colmar, les lits et le personnel manquent pour faire face à la flambée actuelle des cas.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Depuis plusieurs semaines, la bronchiolite sévit chez les jeunes enfants sur tout le territoire national. Plus précoce et virulente que les années précédentes, elle fait craindre une saturation des hôpitaux. Aux urgences pédiatriques de Colmar, le personnel hospitalier essaye tant bien que mal de faire face malgré le manque de moyens.

Cette infection virale est causée, en grande majorité, par le virus respiratoire syncytial. Elle est très contagieuse et arrive normalement à la fin de l’automne. Touchant plus souvent les nourrissons, la bronchiolite va affecter les bronchioles, c’est-à-dire les extrémités des bronches de l’enfant. Cela va ensuite entraîner une sécrétion et une hyper inflammation qui se traduit par des difficultés respiratoires.

Cette année, la maladie, qui peut s’avérer grave chez certains bambins, est arrivée beaucoup plus tôt que les années précédentes. "Normalement, on a une hausse des cas aux alentours de fin novembre", explique Marie Szulc, médecin en rhumatologie pédiatrique aux urgences de l’hôpital de Colmar, "Cette année, c’est beaucoup plus précoce".

La virulence s’explique par le fait qu’il y a eu « une écologie microbienne apportée grâce aux confinements et aux gestes barrières qui limitaient la propagation des maladies », explique Didier Chognot, chef du service pédiatrie à l’hôpital de Colmar. "Ceux qui sont touchés sont de plus en plus jeunes. Certains enfants hospitalisés ont seulement 15 jours ou trois semaines".

10% de personnel manquant 

Dans l’établissement de santé haut-rhinois, le service pédiatrique reste sous tension depuis quelques semaines. Au total, ce sont plus de 60 enfants qui sont consultés par les urgences chaque jour. Chez 30% d’entre eux, les médecins diagnostiquent une bronchiolite, et plus du tiers sont ensuite hospitalisés. 

Une situation qui n’aide pas le service pédiatrique qui est déjà sous tension. "Nous avons 10% d’absentéisme sur notre personnel", indique le Docteur Chognot, "On manque de soignants, mais aussi de personnes dans le paramédical". Une pénurie qui explique que seuls 18 des 24 lits en pédiatrie sont actuellement ouverts, dont la majeure partie est occupée par des cas de bronchiolite. 

"C’est une épidémie qui arrive à un moment où l’hôpital est en tension, car on manque de moyens pour prodiguer tous les soins", ajoute-t-il, "Les équipes de l’hôpital sont toutes usées et fatiguées après ces deux années de pandémie de Covid-19". Malgré les annonces du gouvernement, ce 9 novembre, concernant un plan ORSAN (Organisation de la réponse du système de santé au niveau national), rien n’a encore été activé au sein de l’hôpital de Colmar, selon le Dr. Chognot. 

Des bambins épuisés qui ne s’alimentent plus

Parmi les 18 lits occupés, Jules, deux mois et demi, est hospitalisé depuis le début de semaine. "Il était enrhumé depuis quelques semaines et cela s’est aggravé. Il toussait énormément et se réveillait constamment la nuit", indique Morgane, la maman du bambin, "Dès qu’on a remarqué qu’il ne mangeait presque plus, car il était trop épuisé, on a décidé d’appeler le pédiatre qui nous a dit de se diriger vers les urgences". 

Victor, lui, est venu avec son papa à l’hôpital de Colmar après des quintes de toux qui subsistent et qui lui prennent majoritairement la nuit. Âgé de 26 mois, il présente des signes de détresses respiratoires, selon Dr. Marie Szulc. "Sa fréquence respiratoire est encore assez correcte. Cela ressemble plus à une crise d’asthme qu’à la bronchiolite", explique-t-elle au père de l’enfant. Fausse alerte donc pour Victor.

Face à un risque de saturation et une épidémie pouvant durer jusqu’au printemps prochain, la médecin en rhumatologie pédiatrique précise que si l’enfant arrive toujours à s’alimenter et qu’il est en forme, il convient d’abord d’appeler son médecin traitant ou un pédiatre avant de se rendre aux urgences. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité