Des sols du continent européen sont toujours "contaminés" au Cesium 137, 30 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, selon une étude de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) publiée mercredi. Les Alpes et l'Est de la France sont particulièrement concernés.
Des sols du continent européen sont toujours "contaminés" au Cesium 137, 30 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, selon une étude de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) publiée mercredi. Les Alpes et l'Est de la France sont particulièrement concernés.
"On mesure jusqu'à 68.000" becquerels par kilo séché (Bq/kg sec) dans les sols des Alpes" à Jausiers (Alpes de Haute Provence)", écrit le laboratoire associatif souvent sollicité par des associations antinucléaires mais aussi par des élus locaux proches de sites nucléaires. "En France, l'Est du pays présente encore des contaminations importantes. En plaine, on mesure jusqu'à 174 Bq/kg sec", à Labaroche (Haut-Rhin), estime l'Acro qui a publié l'étude sur le site internet tchernobyl30.eu.org.
Le Cesium n'est pas présent dans la nature et, sans Tchernobyl et les essais nucléaires atmosphériques des années 60, son niveau serait de zéro, selon le laboratoire. L'ACRO redoute un "transfert possible vers une partie de la chaîne alimentaire". L'association a aussi analysé des champignons: 80% des échantillons sont contaminés, parfois de façon "très importante": 4.410 Bq/kg sec dans des pieds de moutons au Luxembourg, selon l'étude. Après la catastrophe de Fukushima, l'Union européenne a interdit l'importation de la plupart des denrées alimentaires japonaises dont la contamination était supérieure à 100 Bq/kg, pour les adultes, mais seulement 50 Bq/kg pour les nourrissons, rappelle l'ACRO. Si "les fruits et légumes analysés sont épargnés par la contamination par le Cesium 137", "ce n'est pas le cas du gibier", poursuit l'association. Et "en Norvège, en Suède et en Finlande, la contamination de la viande de renne demeure un problème sanitaire (...)", avec par exemple 690 Bq/kg pour une viande de renne achetée dans un supermarché en Norvège, selon l'étude.
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— Le Monde (@lemondefr) 20 avril 2016
En 30 ans, la radioactivité du césium-137, doit pourtant avoir diminué de moitié par rapport à 1986, précise l'association. En 2015, l'autre association qui se présente comme un laboratoire indépendant en France, la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité
(Criirad), avait de son côté relevé une radioactivité anormale dans des sols du parc national du Mercantour. AFP