L'office national des forêts, en partenariat avec la municipalité et l'université de Strasbourg, a procédé, le 2 juin 2023, à un dépôt naturel de calcaire et de magnésium pour sauver la forêt d'Aubure. Son fonctionnement est rendu difficile à cause des nombreux épicéas et du sol en granite.
Il faut sauver les 330 hectares de la forêt d'Aubure. L'office national des forêts (ONF) s'attelle à une tâche difficile. Avec l'aide de l'observatoire hydro-géochimique de l'environnement de l'université de Strasbourg et la municipalité, ils ont procédé, ce vendredi 2 juin, à l'amendement de calcium et de magnésium dans les sols afin d'aider à la régénération des arbres.
Une vingtaine personnes s'est mobilisée toute la matinée en parsemant le sol d'un dépôt de calcaire et de dolomie, qui a pour objectif de recharger le complexe argilo-humique du sol, source de fertilité pour la flore. "Le fonctionnement est rendu difficile par le granite, qui est pauvre en éléments. Mais aussi en termes de régénération, étant donné qu'elle est biaisée par une densité de gibier très élevée", indique Alain Schall, forestier à l'ONF et adjoint au maire de la commune d'Aubure.
Les forêts du massif vosgien, essentiellement peuplées d'épicéas, sont concernées par de nombreux risques sanitaires. Selon l'ONF, plusieurs parcelles sont concernées par des carences nutritives, en particulier en calcium et magnésium, à cause de la nature acide des sols. Elles sont aussi sujettes au changement climatique, comme le stress hydrique, les canicules ou encore les risques de feux.
Des résultats visibles dans deux ans
Les relais de cette forêt montrent des signes de dépérissement et présentent un danger écologique. "Une seule essence a été plantée dans ces massifs durant l'entre-deux-guerres", déplore Alain Schall. La raison première était le besoin croissant de bois de construction. "Il y avait aussi une raison de coût pour la commune et l'ONF".
Un problème qui a motivé les scientifiques et les acteurs locaux à agir depuis presque 40 ans. L'OHGE étudie le bassin-versant forestier du Strengbach à Aubure depuis 1986. À cette époque la problématique principale était de mieux comprendre le lien entre les pluies acides et le dépérissement forestier.
Les aiguilles et les feuilles sont jaunes. C'est un signe de carence.
Alain Schall, forestier à l'ONF
Aujourd'hui, les enjeux principaux actuels de l’OHGE sont de se pencher sur la question de la ressource en eau et de la santé des sols et des forêts en zone de moyenne montagne et notamment l’impact du changement climatique.
Le déficit en magnésium et en calcium est aussi visible sur les arbres dès l'arrivée du printemps. "Les aiguilles et les feuilles sont jaunes. C'est un signe de carence qui affecte leur fonction chlorophyllienne", observe Alain Schall. Les résultats du nourrissage de cette parcelle de forêt seront visibles d'ici deux ans.