Féminicide : une femme de 74 ans étranglée par son compagnon dans le Haut-Rhin, "je pense qu'il a pété un câble"

A Wittenheim (Haut-Rhin), une femme de 74 ans a été retrouvée étranglée à son domicile dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 août 2022. Elle est décédée dans les heures qui ont suivi. Son compagnon a été mis en examen.

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A Wittenheim, au nord de Mulhouse, une femme âgée de 74 ans a été retrouvée étranglée à son domicile, et est décédée dans les heures qui ont suivi. Les faits se sont déroulés dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 août. Le compagnon de la victime, âgé de 61 ans, a été interpellé, mis en examen et placé en détention provisoire. 

La victime a été découverte dans la nuit par les pompiers après qu'un homme les a appelés vers trois heures du matin, trouvant étrange le comportement de son voisin, qui tournait en rond au bas de son immeuble : "Il a dit à son voisin qu'il lui semblait que sa compagne était morte", explique la procureure de Mulhouse.

Cette dernière précise que la victime a été retrouvée en arrêt cardio-respiratoire, et qu'elle a été transportée à l'hôpital avant de mourir des suites de ses blessures : "Le conjoint a rapidement évoqué aux enquêteurs qu'il l'avait étranglée. Il semblait assez perdu", d'après la procureure de Mulhouse Mulhouse Edwige Roux-Morizot.

L'autopsie du corps de la femme doit encore être réalisée. Le médecin sur place évoque des traces de strangulation. La procureure ajoute que les pompiers ont retrouvé un foulard noué sur le corps de la victime : "Il était extrêmement serré, on ne pouvait pas y passer un doigt. Ce qui accrédite la trace de strangulation."

Les disputes étaient quasi-quotidiennes, et venaient surtout de la femme.

Edwige Roux-Morizot

Procureure de la République de Mulhouse

Edwige Roux-Morizot a donné des éléments concernant la personnalité de la victime, et sur sa relation avec son compagnon : "Si les voisins n'ont pas entendu de bruit de dispute le soir des faits, l'enquête de voisinage a permis d'établir que l'entente n'était pas du tout parfaite. Les disputes étaient quasi-quotidiennes, et venaient surtout de la femme. Elle semblait très jalouse, et ne supportait pas que son conjoint ait des relations de voisinage avec d'autres femmes." La victime présentait un "gros profil dépressif", elle qui consommait beaucoup de médicaments.

Je pense qu'il a pété un câble.

Une habitante de l'immeuble

"Je pense qu'elle était un petit peu dérangée, explique une voisine devant l'immeuble. Elle était très possessive et faisait souvent des crises. Tout le voisinage était embêté par ça. C'était du harcèlement. Lui par contre je ne l'ai jamais vu violent. Il discutait avec tout le monde. Quand sa compagne n'était pas présente, il en profitait pour parler avec le voisinage."

Et de continuer : "Je pense qu'il a pété un câble. A force de se faire engueuler, d'être avec quelqu'un de jalouse comme ça pour un oui ou pour un non, je peux comprendre qu'on pète les plombs."

On est un peu à l'envers de ce qu'on voit habituellement, où c'est souvent l'homme qui est jaloux et possessif.

Edwige Roux-Morizot

Procureure de la République de Mulhouse

L'auteur présumé est lui dépeint comme quelqu'un de "calme, assez passif et en relation difficile avec sa compagne qui semblait beaucoup plus vindicative". En couple avec sa compagne depuis une quinzaine d'année, il avait déposé plainte contre elle en 2021. Cette dernière l'aurait menacé de mort avec un couteau : "Elle commettait des violences envers son compagnon, et était persuadée que son mari la trompait. On est un peu à l'envers de ce qu'on voit habituellement, où c'est souvent l'homme qui est jaloux et possessif", comment la procureure.

"Même avec tout ce contexte, on serait sur un féminicide, c'est-à-dire le meurtre par un homme sur sa compagne. Nous attendons les conclusions de l'autopsie", continue la procureure. 

Quel que soit l'âge, on n'est pas protégée.

Régine Loustalot

Membre du comité 68 du collectif #NousToutes

D'après le collectif #NousToutes, il y a eu 85 homicides depuis le début de l'année en France. Celui de Wittenheim serait le 86ème : "Quelque soit l'âge, on n'est pas protégée. Il faut absolument déconstruire ce sentiment de domination qui peut entraîner ce genre de drame", réagit Régine Loustalot, membre du comité du Haut-Rhin du collectif. 

L'auteur présumé des faits a été présenté à un juge d'instruction et mis en examen pour meurtre sur conjoint.

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