Dans la foulée, le personnel des deux services a exprimé sa "tristesse", expliquant avoir appris la nouvelle par la presse. "Une fois de plus le scoop prime sur le respect", se désole le collectif Naître à Thann sur les réseaux sociaux.
Même désolation chez les habitants que notre équipe de journalistes a rencontrés dans les deux villes ce mardi 16 juillet. "C'est stupide car les petites maternités comme celles-là, ce n'est pas de l'accouchement à la chaîne. On peut y rester le temps qu'on veut", regrette une femme.
Une autre complète : "Quand on a un souci, on est tout de suite pris en charge. L'attente est beaucoup moins longue". "Je trouve que tout marche super bien. Je ne vois pas pourquoi ils ferment. Je pense que c'est surtout budgétaire, c'est surtout ça le problème", veut comprendre un homme.
Les accouchements à Mulhouse
Les maternités deviendront chacune un centre de périnatalité de proximité. Autrement dit, les femmes seront accueillies et suivies avant et après l'accouchement, mais l'acte de naissance se fera au pôle Mère-Femme-Enfant de Mulhouse, où aura également lieu la dernière consultation de grossesse pour permettre "aux futures mamans de découvrir la maternité".La mort des maternités de Thann et d'Altkirch plane depuis la fin de l'année 2018. En octobre dernier déjà, les sages-femmes de l'hôpital de Thann lançaient une pétition pour sauver leur salle d'accouchement, puis réalisaient une vidéo en décembre, avec l'aide d'un jeune pompier convaincu par leur cause, pour se battre contre la fermeture de leur service.
Idem à Altkirch. Habitants, élus et professionnels de santé du Sundgau soutenaient leur maternité dans un clip. Une future mère habitant à Bellegny expliquait alors : "On m’a même sauvé la vie parce que j’étais en train de faire un épanchement, si j’avais dû aller sur Mulhouse, avec le trafic je n’y serais jamais arrivée".
La distance à parcourir depuis certains villes ou villages haut-rhinois jusqu'à Mulhouse est l'une des principales sources d'angoisse des futurs parents et professionnels de la santé. "Les personnes de la vallée, notamment de Saint-Amarin, devront faire une heure de route jusqu'à Mulhouse. Pour la femme qui est en train de perdre les eaux, c'est compliqué." "C'est un délai assez long de trajet et cela peut créer des complications pour les prises en charge", craignaient des habitantes ce mardi 16 juillet.