En manque de volontaires, les pompiers créent un engagement excluant les départs sur les incendies

Face à la baisse des effectifs des pompiers volontaires dans le Haut-Rhin, une campagne de recrutement a été lancée. L'objectif est d'attirer un maximum de candidats de 16 à 55 ans. Le nouveau dispositif de l'engagement différencié, permettant de ne s'engager que pour le secours et le soin d'urgence aux personnes, devrait remonter la barre.

Les pompiers volontaires manquent à l'appel. Depuis plusieurs années, les effectifs sont à la baisse et rien ne semble pouvoir endiguer le phénomène. Le Haut-Rhin n'y échappe pas. Le département, fort de quelque 5300 sapeurs pompiers dont 430 professionnels, tente de prendre le taureau par les cornes. Pour ce faire une campagne de recrutement a été lancée sur son site internet et sur les réseaux sociaux (voir le post ci-dessous). 

L'objectif est de compenser les départs non comblés par les arrivées. Tous les ans, le solde est négatif et se traduit par une perte d'environ une centaine de pompiers volontaires. "450 pompiers partent, 350 arrivent ", résume le lieutenant-colonel Christophe Marchal, responsable du groupement de développement du volontariat dans le Haut-Rhin.

De nouvelles dispositions de recrutements 

Pour pallier la difficulté de recrutement, le profil recherché balaie un spectre aussi large que possible : se situer dans la tranche d'âge des 16-55 ans, avoir envie de servir et pouvoir dégager du temps en cas de besoin. "On ne cherche pas forcément des athlètes de haut niveau", précise Christophe Marchal. Le principal est d'être motivé et de pouvoir se libérer de ses obligations professionnelles au moment des interventions. "Des conventions entre pompiers volontaires et employeurs existent qui permettent une certaine souplesse". 

Avec 20% de femmes chez les pompiers volontaires, l'activité se féminise mais le pourrait encore davantage, fait remarquer Christophe Marchal pour qui "elles sont évidemment les bienvenues". 

De plus une nouvelle disposition introduite dans le dernier trimestre de l'année 2023 devrait permettre d'accroître le nombre de candidats : l'engagement différencié. Pour ceux qui hésitent, ce choix permet de s'engager sur une seule mission, celle du secours et du soin d'urgence aux personnes. Une mission bien utile puisqu'elle représente 80% des interventions. "C'est une nouvelle filière qui devrait doper nos effectifs. Pour les plus aguerris, nous maintenons la filière toute mission incluant les incendies, sachant que ceux-ci ne représentent que 7% des interventions". 

Avec l'engagement différencié, les personnes qui ne se sentaient pas de taille à affronter les incendies ne sont plus écartées d'office. De plus, la formation est plus rapide. "Le retour est d’ores et déjà positif. Nous avons recruté 13 personnes d'un coup juste après avoir annoncé la mesure. D'autres départements l'ont mise en place avant nous, on est donc convaincus". 

Indispensables pour les secours de proximité

Dans les grands centres urbains, comme ceux de Colmar et Mulhouse, le vivier est suffisamment dense pour résoudre le problème de recrutement. Par contre, le déficit se fait sentir avec plus d'acuité dans les zones périurbaines et rurales. "Il y a un vrai besoin dans les secteurs un peu excentrés".

Les pompiers volontaires représentent 70% du temps d'intervention. "On ne peut pas se passer d'eux. Sans eux, il n'y aurait plus de secours de proximité et les coûts financiers seraient plus importants parce qu'il faudrait compenser avec des professionnels", insiste Christophe Marchal.

Au niveau national, l'érosion des effectifs remonte au début des années 2000. Le nombre de sapeurs pompiers volontaires est passé, en l'espace de deux décennies, de 220 000 à 197 000. En parallèle, le nombre d'interventions n'a cessé d'augmenter. En raison du changement climatique : avec la multiplication des phénomènes extrêmes les besoins en effectifs sont beaucoup plus importants sur le terrain. En raison aussi du vieillissement de la population : "On a de plus en plus d'interventions de secours d'urgence aux personnes". Résultat, le nombre d'interventions a crû de 4 à 5% chaque année.

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