3 raisons de regarder le documentaire "Migrants mineurs, les chemins de l'espoir"

C'est une association atypique. Sahel Vert, basée près de Mulhouse accompagne des jeunes étrangers mineurs vers l'insertion. Un rôle qui va bien au-delà de l'aspect socio-professionnel. "Migrants mineurs, les chemins de l'espoir" c'est un documentaire à voir lundi 7 octobre à 23h05.

L'État français leur a donné un acronyme : MNA : Mineurs non accompagnés. Jusqu'à leur majorité, La France accueille les jeunes étrangers migrants et les prend en charge. Elle les confie aux bons soins d'associations. Sahel Vert est l'une de ces associations : à Wittenheim, elle accueille ces mineurs, venus de pays étrangers pour les mener sur un chemin d'insertion et d'intégration. Migrants mineurs, les chemins de l'espoir, un documentaire de Zouhair Chebbale à voir lundi 7 octobre à 23h05. Voici trois bonnes raisons de le regarder. 
 

1 - Faire la connaissance d'Elisabeth

Elisabeth est alsacienne. Avec toutes les qualités - ou les clichés (!) - qu'on attribue aux Alsaciens : rigueur, ponctualité, exigence, droiture. Elle est restauratrice à Rosenau et mène sa maison à la baguette. Contactée par l'association Sahel Vert pour accueillir des jeunes mineurs étrangers en stage, elle a d'abord craint les difficultés administratives. Mais le sens de la persuasion de Sidi et des autres membres de l'association a eu raison de ses réticences. Elle accueille désormais des jeunes gens et les forme aux métiers de la restauration. Comme Jérémy. 

Il m'a séduite par sa volonté de vouloir nous ressembler, de faire comme nous; il est comme nous, on ne fait aucune différence
- Elisabeth Baumlin, restauratrice

Lorsqu'elle reçoit un autre candidat stagiaire, Djibril, elle lui parle sans manière, dans le même flux de paroles qu'elle aurait avec un candidat francophone. Elle met en garde le jeune homme et prouve ainsi qu'elle ne fait aucune différence:

Il ne faut pas croire, que, parce que vous avez obtenu un stage, c'est fait. Il faut tous les jours vous remettre en question (...) C'est pas toujours très facile.


2 - Faire la connaissance d'Ibrahim

Ibrahim se raconte. En Côte d'Ivoire, le pays d'où il vient, il n'était jamais allé à l'école. Il s'exprime dans un français encore un peu fragile et son premier désir c'est d'apprendre à mieux s'exprimer. Il a accepté le stage qu'on lui propose, sans grande conviction, mais il sait que c'est son unique chance de prolonger son séjour en France : avoir une stabilité professionnelle, par le biais de l'alternance. 

La boucherie ce n'est pas le stage que j'avais demandé, mais j'ai accepté parce que je n'avais pas le choix. (...) "Grâce à dieu", j'ai un travail, je m'assume. À la fin du mois, je reçois un salaire.
- Ibrahim, stagiaire 17 ans

Et ce salaire lui permet de tenir la tête haute. Il se motive pour apprendre ce métier auquel il ne se destinait pas. 

Quand tu as un métier, tu rigoles. Parce que tu travailles de ta main, ça te remplit la tête : tu es fier. Mais je jure que j'arriverai à faire le travail que je veux faire : la mécanique.


3 - Faire la connaissance de tous les autres et avancer avec eux

Qu'ils soient bénévoles ou salariés de l'association; qu'ils soient employeurs ou stagiaires, les acteurs du documentaire proposent une autre vision du monde. Certains quittent leur terre espérant trouver une modernité ici; Sahel Vert leur propose un retour à la terre avec des activités de maraîchage et de pastoralisme. 

La vision de l'association va au-delà de la simple insertion de ces jeunes dans la société. Il s'agit aussi de leur faire comprendre l'éco-responsabilité. D'en faire les hommes de demain. Tous ne réussiront pas. Pas d'angélisme, pas de naïveté, chez ces personnes, mais un grand sens de l'autre, de ses difficultés et de ses atouts : leurs savoir-faire ancestraux, leurs compétences linguistiques - certains jeunes parlent trois langues couramment: le bambara, l'anglais et le français par exemple - Au contraire, chacun d'entre eux est bien conscient des écueils :

On a tous l'impression que la France c'est une grande terre d'asile, comme l'Amérique ! Non, c'est extrêmement difficile pour ces jeunes.
- Une bénévole de l'association

La clé étant peut-être de se mettre à leur place. 

Nous devrions nous mettre à la place. Qu'est-ce que nous ferions, si on devait quitter la France et qu'on n'était pas accepté ? 
- la même bénévole

Ou d'avoir été un jour à leur place: 

Regarde, Ibrahim ! Akram, il est marocain, Moussa le chef d'équipe il est algérien, comme moi, Toni, lui il est portugais, tout le monde est pareil; on vit ensemble
- Le patron du garage

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