Mulhouse : six mois de prison ferme requis contre l'enseignant en droit accusé de harcèlement sexuel

Le jeudi 9 juin 2022, l'enseignant de l'Université de Haute-Alsace Bertrand Pauvert comparaissait devant le tribunal correctionnel de Mulhouse après des accusations de propos sexistes et dénigrants. Le parquet requiert 18 mois de prison dont six ferme. Le jugement a été mis en délibéré au 11 juillet.

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Accusé par des étudiants de l'Université de Haute-Alsace d'avoir tenu des propos dénigrants lors de cours magistraux, Bertrand Pauvert a comparu devant le tribunal de Mulhouse ce jeudi 9 juin 2022. Le parquet a requis 18 mois de prison dont six ferme à son encontre. L'enseignant-chercheur sera fixé sur son sort le 11 juillet.

Bertrand Pauvert, maître de conférences en droit public à l'Université de Haute-Alsace (UHA), a été suspendu de son poste en octobre 2021 suite à plusieurs plaintes d'étudiantes. Elles accusaient leur professeur d'avoir tenu des propos sexistes pendant certains cours qu'il donnait : "Pendant un viol, la meilleure chose à faire, c'est de se détendre et profiter", aurait-il asséné à certaines.

L'affaire a quitté le cadre de l'UHA pour se retrouver au tribunal judiciaire de Mulhouse le 9 juin. Au matin, les deux avocats de Bertrand Pauvert ont tenté de prouver que les plaintes ne pouvaient pas être recevables, car des étudiants et étudiantes ont enregistré des cours à l'insu du professeur. 

Deux étudiantes se constituent partie civile

Puis, deux étudiantes ont décidé de se constituer partie civile aux côtés de l'Université, ce qui aura un impact sur la décision de justice qui sera rendue le 11 juillet. Elles ont été assistées par l'avocat de permanence. Trois autres victimes étaient présentes au procès mais n'ont pas pris la parole. Le syndicat étudiant Communauté Solidaire des Terres de l'Est, actif dans l'Université assure "soutenir les victimes et leurs démarches".

Devant le juge, le professeur de 52 ans a tenté de se justifier, en niant certains propos et en en reconnaissant d'autres. Selon lui, ces paroles déplacées seraient des "méthodes pédagogiques destinées à marquer les élèves". Un ancien collègue est également venu défendre la qualité de son travail.

Après les prises de parole des avocats des parties civiles, le parquet a requis 18 mois de prison dont six fermes à l'encontre de Bertrand Pauvert. Il demande également à ce que l'enseignant indemnise les victimes, qui ont demandé l'euro symbolique, ainsi que trois ans de sursis probatoire avec obligation de soin psychologique. Enfin, le parquet requiert une interdiction de contact avec les victimes et une interdiction d'enseigner.

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