Suicide de Dinah : nouvelle audition des parents, vers une réouverture de l'enquête

Les parents de Dinah ont été reçus par deux juges d'instruction à Mulhouse, ce jeudi 9 novembre. La jeune fille de 14 ans s'était suicidée il y a deux ans. Pour les parents, l'enquête menée à la suite du décès était incomplète. Ils se disent satisfaits d'avoir été de nouveau entendus par la justice.

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Nouveau rendez-vous au tribunal judiciaire de Mulhouse (Haut-Rhin) ce 9 novembre, pour les parents de Dinah. La jeune fille de 14 ans s'était suicidée au domicile de ses parents, en octobre 2021. La famille soupçonnait que la collégienne ait subi un harcèlement scolaire, pour en arriver à cet acte.

Le père et la mère ont été reçus par deux juges d'instruction, ce matin. Cela fait suite à une nouvelle plainte déposée pour "harcèlement moral et provocation au suicide". La procédure pourrait relancer l'affaire. L'enquête préliminaire engagée précédemment avait conclu à un non-lieu.

De nouvelles investigations vont être engagées, ce qui répond aux demandes de la famille de la victime.

Une rencontre fructueuse pour la famille

À la sortie du rendez-vous avec les juges, les parents de Dinah restent encore marqués : "Il a fallu qu'on se replonge encore dans le harcèlement que ma fille a subi, même si on est dedans depuis deux ans, voire plus. Ça a été une très grosse épreuve, mais on est trois, on est quatre, donc ça nous donne un peu de la force.

Samira Gonthier reste convaincue que sa fille a été victime du harcèlement d'autres élèves. Après le classement sans suite de l'affaire, en septembre 2022, elle s'était émue de la décision. C'est la raison pour laquelle elle, son conjoint et le frère de Dinah ont décidé de déposer une nouvelle plainte, accompagnés de leur avocate. Ils ont déposé une nouvelle plainte, avec constitution de partie civile. Résultat : la famille a été reçue par deux juges d'instruction, accompagnée par son conseil.

Une avancée positive, selon Laure Boutron-Marmion, avocate de la famille : "C'est un élément très important que ce ne soit pas un juge, mais deux juges d'instruction, qui se soient saisis de l'affaire. J'y vois un gage d'envie, l'envie de terminer les investigations qui n'avaient pas été faites et qu'on avait demandées au parquet et qui ne nous avait pas été accordées. On a rappelé tout ce qu'on dit depuis le début, que Dinah, elle est victime de l'enseignement scolaire, que rien n'a été fait dans son établissement comme il aurait dû être fait."

Des données importantes n'ont pas été utilisées, à en croire l'avocate. "Le portable n'a pas été analysé sur cette période-là. Donc comment décemment avoir une bonne enquête si on n'a pas une bonne exploitation du portable quand il s'agit d'un adolescent. Évidemment, beaucoup de choses se passent sur le digital et puis on a également demandé des nouvelles auditions parce qu'à mon sens beaucoup de gens ont été oubliés ou du moins pas interrogés comme il l'aurait fallu", ajoute Laure Boutron-Marmion.

L'Éducation nationale toujours mise en cause par les parents

L'annonce du décès de la jeune collégienne avait ému, dans le Haut-Rhin. À l'époque, la justice avait ouvert une enquête préliminaire à la suite du suicide de Dinah. Dirigée par la procureure, elle avait abouti à un non-lieu. Le parquet déclarait ne pas avoir trouvé d'éléments objectifs, et indiquait que la jeune fille "semblait souffrir d'un déséquilibre psychique". Des conclusions insupportables pour les parents, comme ils le rappellent encore jeudi 9 novembre. Ce matin, avant le rendez-vous avec les juges, la mère maintient ses affirmations à l'encontre de l'Éducation nationale, qu'elle avait déjà mis en cause.

"Cet établissement est censé protéger nos enfants. Nous, on a fait entièrement confiance à l'établissement. Ils sont censés protéger l'enfant : on a été vraiment déçus déjà de la réponse de l'Éducation nationale. On va continuer à se battre pour Dinah, et pour tous les harcelés de France si possible", clame Samira Gonthier. Après l'entretien avec les juges, elle complète son propos : "Je parle aux chefs d'établissement. Ce sont des responsables. On leur confie nos enfants, donc on doit avoir confiance en eux. C'est à eux d'agir maintenant."

Les proches de Dinah confient "être là et se battre pour elle, pour les enfants qui sont harcelés actuellement". Samira Gonthier évoque une avancée. Elle reste encore meurtrie, même si elle confie avoir eu l'écoute judiciaire qu'elle attendait : "On a senti quand même qu'il y a eu une écoute. On verra maintenant la suite."

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Pour l'heure, la famille se prépare à de longs mois d'attente. Les juges d'instruction doivent se prononcer dans les semaines à venir, sur la réouverture de cette affaire.

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