Une séance de "bain de forêt" a eu lieu le 20 mars à Soultzmatt (Haut-Rhin), dans le cadre du festival Ecoutons nos racines. La sylvothérapie est une pratique de médecine non-conventionnelle, dont les bénéfices réels n'ont pas été prouvés, qui attire de plus en plus de pratiquants en France.
Une dizaine de personnes en train de se frotter l'arrière des oreilles, les yeux fermés, en pleine forêt : la scène n'est pas banale. Il s'agit d'un atelier "bain de forêt" qui s'est tenu le 20 mars dans la forêt de Soultzmatt (Haut-Rhin). Ces petits mouvements en pleine nature doivent permettre d'activer sa circulation sanguine et de retrouver la pleine perception de ses sens, entourés d'immenses hêtres. "On est vraiment dans la sensibilité du corps, dans le fait de sentir qu'on est plus vivant, qu'on est plus sensible à l'environnement, qu'on peut mieux voir, toucher, sentir", explique Géraldine Sirlin, sylvothérapeute et fondatrice du festival "Ecoutons nos racines".
Au cours de la séance, elle enseigne également la manière dont on peut mieux profiter des vertus de la flore. "Si vous frottez les rameaux de ce résineux, vous libérez des molécules qui passent par les voies ORL et qui vont directement dans le sang, et ainsi baisser le taux de cortisol", explique-t-elle au groupe agglutiné devant elle.
Les participants vont ensuite enlever leurs chaussures et marcher pieds nus dans la forêt, afin de dépasser l'expérience sensorielle habituelle d'une promenade en forêts. "On est coupés de la connexion avec la terre dans le quotidien, alors que quand on est pieds nus, on a une autre relation avec la nature, c'est énergétiquement apaisant", souffle un homme alors qu'il avance avec précaution sur les feuilles mortes et humides, les yeux bandés pour optimiser l'expérience sensorielle.
L'effet positif de la proximité des arbres
La séance se termine. Il faut maintenant aller la rencontre directe des arbres, en les enlaçant ou simplement en se collant aux troncs d'arbres, debout ou assis."Quand on prend les arbres dans les bras, on crée une hormone qui va nous faire du bien, l'arbre va avoir le rôle d'un autre être humain", indique Géraldine Sirlin.
L'objectif de l'immersion en forêt est de se reconnecter à la nature, en privilégiant le toucher, l'odorat, et le goût pour découvrir ses bienfaits. La pratique nous vient du Japon, où on parle de "Shinrin-Yoku" dès les années 1980. C'est une médecine non-conventionnelle, considérée comme une pseudoscience en l'absence d'études prouvant l'efficacité de la méthode.
Il est en revanche démontré que la proximité des arbres a un effet positif et apaisant sur le corps et le cerveau humain, et la réaction des participants à l'atelier de ce 20 mars le montre bien. "C'est le calme...la tranquillité...la force", murmure une participante tout en enlaçant un tronc d'arbre. La première édition du festival Ecoutons nos racines se termine les 23 et 24 mars, avec la projection d'un documentaire et une pièce de théâtre à Guebwiller.