Un pic de pollution au dioxyde de soufre a été relevé à 2 heures du matin ce jeudi 7 septembre 2023 à Vieux-Thann, dans le Haut-Rhin. Les concentrations de ce gaz toxique ont dépassé le seuil de recommandation avant de rapidement diminuer. L’entreprise Tronox annonce être à l’origine de cette pollution.
Alerte à la pollution au dioxyde de soufre à Vieux-Thann. Les concentrations de ce gaz toxique ont connu un pic dans la nuit du 6 au 7 septembre 2023. Selon Atmo Grand Est, la pollution a culminé à 2 heures du matin avec une moyenne horaire de 437 μg/m3, bien au-dessus du seuil de recommandation fixé à 300 μg/m3.
Une pollution de courte durée puisque les taux sont retombés dès 4 heures du matin avant de revenir à la normale vers 11 heures. La plateforme chimique de Thann est pointée du doigt. Elle accueille deux entreprises centenaires : Vynova PPC et Tronox (ex-Cristal). La première produit des dérivés potassiques et bromés, la seconde est spécialisée dans le dioxyde de titane, un pigment blanc aux multiples débouchés industriels.
Alertée sur ce pic de pollution, l’entreprise Tronox a lancé des investigations pour déterminer l’origine du phénomène. Elle évoque un problème technique qui a entraîné le rejet de concentration de dioxyde de soufre (SO2) "légèrement supérieur au niveau autorisé pour le site". "L'unité a été immédiatement arrêtée et les niveaux ramenés à la normale. Cette libération ne représentait aucun danger pour la communauté", selon elle.
"Une enquête a été immédiatement ouverte et la cause a été rapidement identifiée et corrigée. L'unité de production a ensuite redémarré en toute sécurité ce matin", précise l'entreprise, qui annonce avoir informé la DREAL et lui transmettra l’analyse complète de l’incident.
Ce type de pollution est rare dans le secteur de Thann puisque le dernier épisode remonte à septembre 2017. Là encore, elle émanait de la même plateforme industrielle.
Un gaz dangereux en cas d'inhalation
Le dioxyde de soufre est un gaz nocif. "ll est irritant pour les yeux, les muqueuses. Inhalé à fortes doses, il peut affecter les fonctions respiratoires et favoriser les maladies pulmonaires", rappelle Bérenice Jenneson, responsable de l’unité surveillance chez Atmo Grand-Est.
Engendré le plus souvent par des procédés industriels, le dioxyde de soufre est également produit par la combustion des énergies fossiles. Il est aussi rejeté naturellement dans l'atmosphère par les volcans.
En vingt ans, les concentrations de ce polluant ont fortement diminué selon le ministère de la Transition écologique. En 2021, les concentrations moyennes annuelles atteignaient 2,0 µg/m3 à proximité d’industries.