Stocamine : la commission d'enquête publique approuve le stockage des déchets toxiques sur le site de Wittelsheim

Après les suspensions des travaux ordonnées par la justice en janvier, la commission d'enquête publique dit "oui", le 26 juin 2023, au stockage illimité des déchets dangereux sur le site de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin). Un avis qui fait bondir les associations écologistes.

Le rapport a été rendu public le mardi 4 juillet sur le site de la préfecture du Haut-Rhin. La commission d'enquête publique a émis un avis favorable à l'enfouissement définitif des 42.000 tonnes de déchets toxiques sur le site de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin).

Conduite en avril et mai, l'enquête reste à contre-courant de l'avis de la population du département qui rejette le stockage de ces déchets industriels non radioactifs, dont 7.000 contiennent du mercure dangereux. 

La Collectivité européenne d'Alsace (CEA), elle-même, reste défavorable au projet mené par l'Etat. Aux côtés de l'association de protection de l'environnement Alsace Nature, elle avait même décidé de porter l'affaire en justice, estimant que ces déchets "pourraient contaminer" la nappe phréatique d'Alsace. À noter que Frédéric Bierry, président de la CEA, a rendu son avis hors délai pour la commission d'enquête publique. 

Sous cette impulsion, le tribunal administratif de Strasbourg avait décidé, en janvier 2023, de suspendre les travaux de stockage sur le site alsacien qui avait débuté le 10 mai 2022. Des milliers de mètres cubes de béton devaient être acheminés dans les souterrains de cette ancienne mine de potasse.

Une enquête avec des réserves

Présidée par le commissaire Thierry Tournier, cet avis favorable de stockage effectué par la société des Mines de potasse d'Alsace (MDPA) comprend des réserves et des recommandations. En effet, selon le rapport, "l'état du site de stockage ne permet pas un déstockage des déchets dans un laps de temps compatible", un constat qui a motivé la décision favorable de la commission.

Les travaux d'enfouissement pourront reprendre sous réserve, selon elle, d'une "surveillance après travaux des barrières de confinement, impliquant une surveillance attentive de la dégradation du puits Joseph et de sa consolidation éventuelle". 

Le rapport ne s'arrête pas là et appelle la MDPA  à préserver "la mise en place d'un dispositif de maîtrise du niveau de l'ennoyage autour du site de stockage". Les membres de la commission recommandent le vote d'une loi pour "garantir à long terme la réalisation des mesures de surveillance du site". 

Comment peut-on laisser ces déchets toxiques au fond de cette mine ?

Bruno Dalpra, membre d'Alsace Nature

Pour éviter toute pollution de la nappe phréatique d'Alsace, il est nécessaire, selon eux, que l'Etat acquiert "tous les terrains nécessaires à la bonne gestion du site". Des réserves qui ne suffisent pas à rassurer les opposants à ce stockage. "Comment peut-on laisser ces déchets toxiques au fond de cette mine sachant les risques qu'ils font peser sur la nappe phréatique", s'insurge sur Twitter Bruno Dalpra, membre d'Alsace Nature.

Une enquête pénale, ouverte par le parquet de Strasbourg, est toujours en cours sur la nature des déchets entreposés au fond la mine haut-rhinoise. Les recours d'associations restent possibles. La reprise des travaux n'est donc pas pour tout de suite. 

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