Transhumance : "Les vaches connaissent le chemin par cœur" jusqu'à leur maison d'été

Rund Um. L'heure de la transhumance a sonné. Les marcaires emmènent leurs vaches sur les hauteurs pour l'été. Un moment de fête auquel ont participé quatre générations de la famille Deybach, de la vallée de Munster jusqu'au Treh.

C'est un rituel chaque printemps. Un moment à part dans la vie de la vallée de Munster (Haut-Rhin). Les vaches font résonner leurs cloches à travers les villages, sur leur route vers la montagne.

Un spectacle très attendu par les habitants, fidèles au rendez-vous de la transhumance. Certains en profitent depuis la fenêtre de leur maison, d'autres sont massés sur leur trottoir. Les écoliers ont momentanément quitté les bancs de leur salle de classe, pour oser un rapide salut au troupeau. Tandis que des musiciens l'accueille au sein de leurs cors des Alpes et accordéons.

Les bêtes de Mathieu Deybach ont 32 kilomètres à parcourir, sur deux jours, pour rejoindre la ferme auberge du Treh depuis Hohrod. Cinq heures de montée la première journée, un peu plus la suivante, à une cadence soutenue. Elles ne baissent jamais le rythme, entre 5 et 6 km/h tout du long. Derrière elles, les marcheurs à deux pattes doivent s'employer pour ne pas se laisser distancer.

Cap sur l'herbe fraîche des pâturages

"Les vaches connaissent le chemin par cœur, affirme Mathieu Deybach. Elles sont habituées". Quant à l'effort physique, elles y sont rodées aussi, assure-t-il. "Ce serait impossible pour des vaches de plaine, mais pour les nôtres, ce n'est pas un problème."

En cas de coup de mou, elles peuvent toujours se laisser galvaniser par l'excitation. À ce propos, difficile d'ailleurs de dire qui du bétail ou des marcaires, attend le plus la fête chaque année. Pour les 40 Vosgiennes et Brunes des Alpes, elle marque le retour au grand air, sur les pâturages de montagne où l'herbe fraîche les attend.

Pour les marcaires, la transhumance est une ode à leur mode de vie : six mois dans la vallée, six mois en montagne. Une tradition qui se transmet de génération en génération.

De Gaby, l'arrière-grand-mère, à Camille (2 ans), toute la famille et des amis sont mobilisés, costume de la vallée de Munster sur le dos comme chaque à chaque fois. 

Les vaches bénies par un prêtre à l'arrivée

"C'est important de vivre cela ensemble, de partager cet événement avec les petits, c'est notre vie à nous", confie Jean-Paul Deybach, le grand-père. Son fils Mathieu, qui gère le troupeau depuis quelques années, complète ému : "C'est un moment particulier. On est fiers de poursuivre l'histoire de la famille."  

Au Treh, l'arrivée des vaches est célébrée par une messe, devant une chapelle installée à côté de la ferme. Chaque bête est bénie par le prêtre. Sous bonne protection pour accueillir les touristes.

Le troupeau et la famille Deybach vont désormais habiter et travailler à leur ferme auberge du Treh, avant de redescendre dans leur village, Hohrod, lors d'une transhumance automnale, le 8 octobre.

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