Un bridge en résine posé sur un cheval : une prouesse vétérinaire inédite en France

Ce jeudi 6 juin, une prothésiste originaire d'Ottmarsheim a posé un bridge en résine sur une jument dans le Haut-Rhin. Son invention est une première en France et l'opération fut un succès.

Des mâchoires d'enfants à celles des chevaux, il n'y a qu'un pas. Dans la matinée, ce jeudi 6 juin, Ischa était au centre de toutes les attentions. Et pour cause, cette jument âgée de 16 ans était opérée pour qu'on lui pose un bridge en résine, une première en France créée par Sophie Lanz, orthésiste en orthodontie pour enfants à Ottmarsheim.

"Il y a quelques mois, j'ai constaté qu'Ischa n'arrivait plus à manger. Après des examens médicaux, on a dû lui faire une extraction de dents et on m'a proposé de lui poser un bridge", explique Violaine Pillain, la propriétaire de la jument à Wesserling.

Une chance pour sa jument, "puisque lorsqu'on enlève une dent au cheval, le trou n'est pas toujours comblé et cela crée une énorme douleur", affirme Tiago Neto, le vétérinaire qui est intervenu sur la jument. Alors durant des semaines, lui et l'inventrice de cette prothèse inédite ont travaillé ensemble pour que l'opération se passe au mieux.

Un "lego" révolutionnaire

"C'est une vraie réussite, le bridge a l'air de tenir, on est confiants", rayonne la prothésiste. À la différence des autres bridges en acier, le sien est en résine dure : "Cela permet qu'il s'use à la même vitesse que les dents du cheval et donc qu'il ne tombe pas." La particularité du cheval est en effet que ses dents n'arrêtent pas de pousser.

Dans un silicone mou, le bridge en résine est clipsé à l'intérieur, "c'est comme un lego", explique-t-elle. Cela ne reste pas pour autant un jeu d'enfants. À cause des mouches bien présentes en cette saison, la jument était excitée et ne se laissait pas faire malgré la sédation. "Je pense que ça va lui apporter du bien-être, ça lui fait comme une nouvelle dent donc c'est super", s'est réjouie la propriétaire.

Elle-même propriétaire de chevaux, Sophie Lanz souhaite développer son invention sur laquelle elle a travaillé durant des années. "Ça serait chouette que je puisse opérer davantage, essentiellement pour les chevaux âgés afin qu’ils puissent continuer à se nourrir correctement."

Alors que le coût du bridge est estimé à 300€, la prothésiste souhaite en faire profiter gratuitement des associations, tout en vendant auprès de propriétaires privés. Prochaine étape pour faire découvrir sa création : le salon dédié au cheval, Equita Lyon, en novembre prochain.