Avec plus de 60.000 licenciés en France, le MMA ne fait que gagner en popularité dans l'Hexagone ces dernières années. L'Alsace n'est pas en reste, elle qui a accueilli mi-septembre son premier événement dédié à la discipline, à Colmar.
Ne vous y méprenez pas, on ne parle pas ici d'une assurance bien connue, mais bel et bien d'un sport de combat. Le MMA (pour "Mixed Martial Arts" ou "Arts martiaux mixtes") connaît un immense succès en France depuis la légalisation de ses compétitions en janvier 2020. Exemple en Alsace, terre de champions.
Le 14 septembre 2024, le Parc Expo de Colmar accueillait le premier événement de MMA jamais organisé en Alsace par la ligue "Hexagone MMA". Preuve de l'importance que la discipline a prise ces dernières années dans le pays, portée par ses figures que sont Cédric Doumbé, Ciryl Gane ou l'Alsacien Baki.
Ici, pas de ring, mais bien une cage, en forme d'hexagone. Voici dans quoi les pratiquants de MMA disputent leurs combats. "Quand on rentre dans l'arène, c'est tout de suite un sentiment de gladiateur !", compare Salvatore Prahin, combattant professionnel qui s'entraîne à la Wery Fighting Academy de Rosenau (Haut-Rhin).
Personne n'aime se prendre des coups, mais il ne faut pas détester ça
Salvatore PrahinCombattant à la Wery Fighting Academy de Rosenau
Dans cette discipline, dont les compétitions ont été autorisées sur le tard en France en raison de sa violence, tous les coups ou presque sont permis : coups de pied, de poing, de coude, au visage, au sol, soumission... "Personne n'aime se prendre des coups, mais il ne faut pas détester ça. Ça reste un sport de combat, on se prend des coups ! Sinon, il faut aller faire un sport où il n'y a pas de contact", ajoute Salvatore Prahin au micro de Louis Belin et Bernard Stemmer.
"On pense que c'est un sport violent mais il y a énormément de stratégie. Mais je pense qu'on ne le voit pas d'un point de vue extérieur. Pourtant, c'est un jeu de feintes et c'est souvent le plus intelligent qui gagne et pas forcément le plus fort ", commente Nathan Seiler, combattant amateur de MMA, en plein entraînement.
En voulant se mesurer à des pratiquants d'autres disciplines, des combattants de boxe, de lutte ou encore ju-jitsu ont donné naissance au MMA aux Etats-Unis dans les années 1990. Et si la violence et la dangerosité ont longtemps été accolées à la discipline, elle est de plus en plus encadrée.
"Il ne faut pas oublier que c'est du sport avant tout. On n'est pas des charognards, on n'a pas envie de tuer quelqu'un dans l'octogone. Bien sûr qu'il y a un côté spectaculaire avec nos petits gants et les blessures qui arriveront. Mais pour moi, le MMA est beaucoup moins dangereux que la boxe anglaise, par exemple", tient à préciser Rayan Da Costa, lui aussi combattant amateur à la Wery Fighting Academy.
Une explosion des licences
Avec la légalisation des compétitions, le sport ne fait qu'attirer de plus en plus de pratiquants. "Depuis deux ans, il y a vraiment un gros boom", commente Richard Wery, coach sportif et fondateur de la Wery Fighting Academy. "C'est vraiment le sport de combat numéro un actuellement, largement. Il faut savoir qu'aux Etats-Unis, ça a détrôné le catch et la boxe. Et les jeunes s'y intéressent, c'est un petit peu comme le skate dans les années 80."
Preuve de l'engouement autour du MMA, la première soirée organisée par la ligue française "Hexagone MMA", au Parc Expo de Colmar, le 14 septembre 2024. Devant 3.000 personnes et des milliers de téléspectateurs, le spectacle a l'américaine promis a lieu. "On a l'habitude de regarder à la télé, mais d'être juste devant, ce n'est pas pareil ! C'est vraiment un truc de fou", sourit un fan.
D'autant que Salvatore Prahin a remporté son combat, son tout premier en professionnel, dans sa région qui plus est. "Je ne suis pas un petit, donc j'espère que ce combat vous a montré où était ma place", a-t-il lancé à la foule après sa victoire. De quoi espérer embrasser une carrière en professionnel : l'Alsacien a déjà signé pour trois combats avec "Hexagone MMA".