VIDEO. Il forge des outils sur mesure, à la demande de clients exigeants

Simon Luquet est forgeron taillandier, installé sur les hauteurs de Munster en Alsace depuis 2020. Il s’est lancé, avec son épouse, dans la fabrication d’outils sur mesure, destinés aux métiers du bois, de la terre ou de la taille de pierre. Certaines de ses haches servent à reconstruire la cathédrale Notre-Dame de Paris.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La Maison Luquet est une entreprise de forge spécialisée dans la fabrication d’outils de taille et de coupe. Simon Luquet est taillandier. Avec son épouse Soumia, ils ont ouvert leurs ateliers en 2020 à Eschbach-au-Val sur les hauteurs de Munster en Alsace (Haut-Rhin). On avait oublié ce métier et pourtant, il trouve son intérêt aujourd’hui. L’obsolescence des outils vendus dans le commerce est de mise et un grand nombre d’artisans sont insatisfaits. La taillanderie leur propose des outils fabriqués sur mesure, durables et parfaitement adaptés à leurs besoins.

Avant de se lancer dans cette aventure, Simon Luquet a suivi des études en arts plastiques. À la fin de ce cursus, une personne lui a fait découvrir la forge de l’acier. C’est une révélation. Il décide d’apprendre l’art de la forge. Au bout de quelques années passées à l’Ecomusée d’Alsace en tant que forgeron, il maîtrise la technique et côtoie d’autres artisans. Petit à petit grandit l’idée de fabriquer des outils pour différents corps de métier.

Des haches pour le chantier de la cathédrale Notre-Dame

Simon a des affinités avec les métiers du bois, il a fabriqué des haches pour des charpentiers utilisant d’anciennes méthodes de fabrications. C’est un expert et son entreprise a été mandatée par le groupement composé des Ateliers Perrault (Maine-et-Loire), mandataire, et des Ateliers Desmonts (Eure) pour fabriquer les haches de dégrossi et de finition nécessaires à la reconstruction de la charpente de la nef et du chœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Une soixantaine de ces outils sont sortis des ateliers de la Maison Luquet. Cette production a été réalisée avec le concours de quatre partenaires – l’Atelier Les Frappantes (Gers), l’Atelier Let (Isère) la Taillanderie Claudel (Ille-et-Vilaine) et la Taillanderie Sauvage (Nièvre). Les travaux d’équarrissage sont bientôt terminés et aucun des outils n’est retourné au fabricant. C’est un soulagement.

Un ancrage local, des clients du monde entier

Au départ, Soumia Luquet avait bien réfléchi au modèle commercial, elle pensait ne fonctionner qu’en circuit court avec les clients des environs, mais très rapidement les commandes viennent de plus loin. Aujourd’hui, des outils sont envoyés en Allemagne, en Nouvelle-Calédonie ou aux États-Unis. La commande des haches pour le chantier de la cathédrale Notre-Dame participe à la notoriété de l’entreprise, mais Simon reste prudent. Il est primordial de préserver un ancrage local.

La maison Luquet travaille à la demande du client et fabrique des outils de toutes sortes sur mesure. Qu’il s’agisse de haches, de barres à mine ou de burins pour tailler la pierre, tous ces outils sont façonnés pour être fonctionnels. Pour ne pas renier sa fibre artistique, Simon soigne particulièrement la forme des objets. Une gamme de haches développée par l’entreprise est proposée à la vente. De 180 euros pour une petite hachette à 900 euros la hache à équarrir. Les prix peuvent sembler élevés, mais pour Simon Luquet, il faut plutôt se demander pourquoi les outils du commerce sont si peu chers.

La faille industrielle

L’industrie a standardisé la fabrication d’outils. La plupart d’entre eux sont issus de la fonte ou de l’usinage de métaux pour réduire le coût. Un outil en acier forgé est beaucoup plus résistant et peut durer plusieurs générations, mais il nécessite beaucoup de temps de fabrication et du savoir-faire. C’est ce qui explique la différence de prix. En revanche, La maison Luquet propose de restaurer vos vieux outils pour une modique somme. Il est possible de donner une deuxième jeunesse aux outils de vos aïeux. Un bon acier est quasiment renouvelable à l’infini.

Si la forge vous passionne, vous pouvez suivre un stage en immersion. Vous apprendrez les bases du métier et fabriquerez votre propre couteau ou hachette. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information