Violences faites aux femmes : "Pour mieux prendre en charge les victimes, notre méthode a changé", explique la gendarmerie

A l'occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, la gendarme Nathalie Delbarre, de la Maison de protection des familles du Haut-Rhin, répond aux questions de France 3 Alsace.

En France, une femme meurt sous les coups ou par la violence d'un homme, tous les deux jours et demi. En Alsace ce sont Sylvia, tuée à coups de couteaux, (son mari a été condamné cette année à 20 ans de réclusion), Christine, tuée elle aussi à l'arme blanche, à Wissembourg, Doris, défenestrée à Colmar. Trois nouveaux drames, dans le cadre des violences faites aux femmes, ont été recensés dans la région en 2022.

Parmi les premiers à recueillir la parole des victimes, se trouvent souvent les policiers et les gendarmes. L'adjudante-chef Nathalie Delbarre fait partie de la maison de Protection des familles du Haut-Rhin, elle était l'invitée du journal de France 3 Alsace jeudi 24 novembre, à la veille de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Sentez-vous un effet avant, après le Grenelle des violences conjugales, dans vos méthodes de travail ?

"Complètement. Notre méthode a changé. Beaucoup de formations ont été mises en place auprès des gendarmes. Dès le départ, pendant la formation en école, les gendarmes sont sensibilisés. Sur le terrain aussi des formations sont dispensées, notamment par la maison de protection des familles, pour les militaires qui interviennent et sont directement confrontés à ces faits-là. Pour mieux prendre en charge les victimes et les accompagner avec un dispositif d’intervenants sociaux."

Pourquoi des femmes meurent encore après un signalement ?

"Sans vouloir juger les dysfonctionnement d’aucun service, des erreurs ont été commises, mais la justice fait son travail. En tout cas, de toutes ces fautes qui ont été commises par des gendarmes, ont été tirées des leçons.

L’institution se remet en cause entièrement, quand on n’a pas su déceler quelque chose de grave et qu’on arrive au drame. Malheureusement, on ne peut pas être devant les portes de tous les domiciles."

Comment recevez-vous cette remarque : « Vous auriez-vous pu ou dû l’éviter ? »

"Ça fait mal aux gendarmes, qui sont des êtres humains aussi. C’est pour cela que la gendarmerie continue de s’améliorer avec notamment une grille, née du Grenelle, et d’une étude des cas à partir d’homicides commis au sein des couples.

Cette grille est utilisée au quotidien par les gendarmes pour déceler le niveau de dangers auxquels font face ces victimes, pendant l’intervention sur le terrain ou pendant le dépôt de plainte. D’autres dispositifs existent aussi pour une meilleure prise en charge." 

Que dites vous aux femmes qui hésitent encore à vous contacter ? 

"Il faut venir nous voir, c’est indispensable. Sans la parole des victimes, nous aurons du mal à faire cesser ces violences-là, Nous sommes clairement là pour les aider." 

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