Chaque jour apporte son lot de surprise, depuis l'annonce de nouvelles élections législatives. En Haute-Marne, le président LR du conseil départemental vient de se porter candidat.
Il sera candidat LR et de "la droite républicaine" dans la 2ᵉ circonscription de Haute-Marne. Nicolas Lacroix, 48 ans, actuellement président du conseil départemental de Haute-Marne depuis 2017, a annoncé sa candidature aux législatives ce mercredi 12 juin à Chaumont. Il envisage de succéder à Laure Robert-Dehault, députée sortante du Rassemblement national. Elle avait été élue face à l'historique député LR François Cornut-Gentille, au 2e tour, avec 51,7% contre 48,3%.
Nicolas Lacroix titulaire d'un DESS "aménagement du territoire et urbanisme", obtenu à Reims, a commencé sa carrière politique aux côtés de Bruno Sido en tant qu'attaché parlementaire. Puis il a été conseiller du président du Conseil départemental, avant de se présenter aux élections cantonales en 2008. Conséquence de cette entrée en campagne, l'annulation de plusieurs événements auxquels il devait participer au titre de président du Département. Comme la remise symbolique des clés du donjon de Chaumont ce jeudi 13 juin ainsi que la pose de la première pierre du centre d’exploitation routier d’Auberive ce vendredi. "Ces deux événements sont reportés à une date ultérieure".
Une décision prise après concertation
Cette candidature a été décidée et annoncée après concertation, précise Nicolas Lacroix : "face à un contexte politique qui est inédit en France, j'ai souhaité avoir un débat avec ma famille politique, tous les membres des Républicains et de la droite de façon générale pour savoir qui allait représenter nos couleurs et qui allait mener le combat dans une situation qui est difficile".
Il ajoute : "Face à la crise que ce pays connaît, face aussi à l'engagement que j'ai pour la Haute-Marne maintenant depuis plus de 20 ans, on a, après discussion, décidé collectivement hier soir que je serai le candidat de la droite républicaine".
Après l'annonce contestée faite par Eric Ciotti d'un accord entre Les Répubicains et le Rassemblement national, le candidat "de la droite républicaine" de la Haute-Marne tient tout de même à clarifier sa position : "je serai le candidat de ma famille politique, de la droite républicaine. Pas celle d’Eric Ciotti. Il n'y aura pas d'accord avec la majorité présidentielle sur cette circonscription et il n'y aura évidemment pas d'accord avec le Rassemblement national".
La présidence du conseil départemental mise de côté
Prochaine étape pour le candidat, une campagne à mener en un peu moins de vingt jours : "ça va être une rencontre avec les habitants de cette deuxième circonscription pendant trois semaines. Je suis vraiment motivé. Je sais que l'élection va être compliquée, certains me disent qu'elle va être très difficile. Mais moi, je pars vraiment pour la gagner et pour montrer qu'en Haute-Marne, on peut résister aux extrêmes" affirme le président du conseil départemental.
"Vous savez, certains ont déjà commencé à faire campagne. Moi, j'ai définitivement pris cette décision ce matin. La campagne démarre dès ce soir, dès demain. Ça va être une campagne courte, mais finalement, en trois semaines, on peut passer un certain nombre de messages. Cette campagne, elle va se faire sur le terrain. Je vais donc mettre entre parenthèses mes activités au conseil départemental. Il y a des vice-présidents, il y a des délégations. Cette campagne sera courte mais très intense", détaille-t-il.
S'il vient à être élu, Nicolas Lacroix devrait d'ailleurs quitter sa fonction de président du conseil départemental. Une hypothèse qu'il ne voit pas forcément comme une mauvaise nouvelle : "je ne suis pas scellé au siège de président de conseil départemental. Je serai toujours conseiller départemental et je serai toujours avec mes collègues. C'est un projet de majorité qu'on porte ensemble. Ce n'est pas le projet du président Lacroix, donc les projets continueront, je ne suis pas inquiet".
Il conclut : "en tant que parlementaire, j'aurais d'autres champs d'action, une façon d'intervenir de façon différente mais une façon d'intervenir aussi au quotidien pour la Haute-Marne et en proximité. Je serais député de proximité".
90 km/h sur les routes départementales
Nicolas Lecroix s'est illustré notamment sur le passage à 90 km/h sur les routes départementales. "Nous sommes, en Haute-Marne, un département rural. La mobilité passe essentiellement par la voiture. Nous devons donc faciliter les déplacements des Haut-Marnais. Le passage aux 90 km/h y contribue tout comme les travaux effectués sur nos routes". Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental de la Haute-Marne, expliquait en 2020 ainsi le passage de 80 à 90 km/h de la RD520 qui va de Semoutiers à Saint-Dizier ainsi qu’une partie de la RD6 de Châteauvillain et Maranville.
La Haute-Marne a été le premier département de France à repasser aux 90 km/h en 2020 sur une partie de son réseau de routes départementales. Au total, sur les 4 000 km de routes dont le Conseil départemental est gestionnaire, un peu plus de 800 km bénéficieront désormais d’une limitation de vitesse à 90km/h. Malgré l'avis défavorable de la sécurité routière. La commission chargée de rendre un avis sur le projet du retour aux 90 km/h sur 15 tronçons de routes départementales en Haute-Marne, avait rendu un avis négatif pour 14 d’entre elles.
Bérangère Abba y va aussi
En Haute-Marne, une autre personnalité locale a annoncé qu'elle entrait en campagne. Bérangère Abba, ancienne secrétaire d'Etat à l'environnement dans le gouvernement de Jean Castex sera candidate Horizons, dans la 1ère circonscription. L’ancienne députée (2017-2022) de la majorité présidentielle a expliqué sa décision "Parce que notre pays est à un point de rupture et appelle au sursaut de toutes les forces républicaines, Parce que je ne me résoudrai jamais à voir la #HauteMarne s’abandonner à un parti qui n’a d’autre projet que colère et repli, Pour une ruralité vivante, positive et déterminée".
Les autres candidats ne sont pas encore déclarés en Haute-Marne ce mercredi 12 juin.
