Yvan Strabach a tenté d'imaginer à quoi pourrait ressembler Chaumont après le chaos. Aidé par un logiciel d'intelligence artificielle, il a publié sur les réseaux sociaux une série d'images qui interpellent.
Mais que s’est-il passé à Chaumont ? Sur ces images, on distingue le viaduc emblématique de la ville noyé sous la pluie et la végétation galopante. La mousse et les herbes folles ont également envahi la place de l’Hôtel de ville et les terrasses de café. Le ciel sombre semble plus menaçant que jamais au-dessus des toits de l’école de gendarmerie et du centre sportif et culturel Palestra.
Que l’on se rassure, rien de tout ça n’est réel. Ces images ne sont le fruit que de l’imagination de Yvan Strabach, cuisinier à l’école de gendarmerie de Chaumont mais aussi photographe surnommé Stylevaner sur les réseaux sociaux.
"Je suis allé sur internet pour trouver des photos des lieux les plus connus de la ville et ensuite tout simplement utilisé une application d’intelligence artificielle pour faire cet effet."
Dès leur publication, ces illustrations apocalyptiques ont interpellé des centaines d’internautes. "Magnifiques", "incroyables", "impressionnantes" ou encore "bluffant" pour certains. Et forcément effrayantes pour la plupart. De quoi faire "froid dans le dos"… Tout simplement "flippant" résume un autre.
Pour ceux qui ont grandi à Chaumont ou y vivent encore, ces images résonnent comme celles d’un paradis perdu. Une internaute ne peut pas cacher sa nostalgie quand elle se souvient des lieux où elle a grandi, travaillé et retrouvé ses amis : "Bien triste tout cela, alors que les souvenirs de mon enfance sont d’un joli bleu. [...] Beau travail, mais les vues originales sont bien plus belles et bien plus douces".
"Moi je suis fan de la série The Walking Dead, une série de zombies, explique Yvan Strabach. Donc c’est cet univers d’apocalypse que j’ai voulu mettre à Chaumont. Mais après les gens y ont vu ce qu’ils voulaient. Certains m’ont parlé de jeux vidéo, certains m’ont parlé de Chaumont après un virus et d’autres m’ont parlé de notre monde dans 50 ans."
Actualité oblige, ces images prennent effectivement une dimension plus tragique, alors que les catastrophes climatiques s’enchaînent dans le monde entier mais également en Haute-Marne. "C’est flippant mais c’est ce qui arrivera dans quelques années quand il n’y aura plus d’êtres humains." prédit un commentateur de la publication. "C’est pour bientôt" promet un autre.
Cette série d’une trentaine de clichés montre aussi une idée de ce que les nouvelles technologies peuvent fabriquer puisque ces images sont le résultat d’un traitement par une application d’intelligence artificielle. "Je trouve ça encore plus effrayant", commente une des contributrices sur les réseaux sociaux. A l'heure où chaque image et vidéo peut être détournée, comme par exemple dans le contexte de la guerre en Ukraine, on ne peut lui donner tort.
Mettre en valeur Chaumont
Cette vision dramatique de Chaumont n'est pourtant qu’un exercice de style pour Yvan Strabach. Le photographe chaumontais de 36 ans publie habituellement une tout autre vision de sa ville et de son département.
"Quand je me balade dans le centre-ville de Chaumont, je peux m’arrêter un quart d’heure juste pour prendre une photo. J’ai aussi fait des montages de photos avant / après de la ville de Chaumont il y a plusieurs dizaines d’années et d’aujourd’hui. J’essaye de mettre en valeur la ville. La photographie c’est ma passion, et en plus si je peux mettre en valeur ma ville, alors c’est parfait."
Cette vision bucolique de Chaumont et la Haute-Marne colle beaucoup mieux à l’actualité. Le journal Le Parisien vient en effet de placer Chaumont en tête de son classement français des villes de plus de 20 000 habitants où il fait bon vivre.