Confinement : des chasses pourront avoir lieu de manière exceptionnelle "pour limiter les dégâts dans les cultures"

La secrétaire d'Etat à la biodiversité, originaire de Haute-Marne, Bérangère Abba, a évoqué ce dimanche 1er novembre, les modalités de la pratique de la chasse pendant le nouveau confinement. Les préfets et les fédérations de chasseurs doivent faire le point localement. 

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En pleine saison de chasse, le confinement oblige les chasseurs à ranger leur fusil beaucoup plus tôt que prévu. Mais la secrétaire d'Etat en charge de la biodiversité, Bérangère Abba, originaire de Haute-Marne, où la chasse est une pratique très répandue, a mis les choses au point concernant la chasse ce dimanche 1er novembre. "En confinement, les déplacements et activités non essentiels sont interdits. C’est uniquement sur demande de l’autorité administrative afin d’éviter les dégâts aux cultures et forêts dus à prolifération du grand gibier que des actions exceptionnelles de chasse pourront avoir lieu". Interdite, donc, la chasse récréative.

Alors que les chasseurs s'interrogeaient, voilà donc une réponse officielle, qui va devoir être précisée. Ce qu'a fait Bérangère Abba dans un communiqué ce 1er novembre, pour définir les modalités d'actions de régulation de la faune sauvage et de destruction des espèces susceptibles d'occasionner des dégats pendant la période de confinement. "Seule une dérogation sur demande de l'autorité administrative pour des raisons d'intérêt général permettra de chasser". Voilà pour le cadre global.
 



Dans ce cadre, précise le ministère, des actions de régulation de la faune sauvage susceptible d'occasionner des dégâts aux cultures et aux forêts, et dont la population doit être régulée, seront organisées, sous le contrôle des préfets de département. C'est notamment le cas des populations de sangliers et de chevreuil, très présents en Champagne-Ardenne. Régulièrement, des habitants se plaignent des dégradations de ces populations de grands gibiers. Terrains de foot retournés ou jardins saccagés sont autant d'exemples fréquents dans le Grand Est. 

Pour mettre en place ce dispositif de chasse pendant le nouveau confinement, Berangère Abba, secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité auprès de la Ministre de la Transition écologique a précisé, par une circulaire, les règles mises en œuvre à l'échelon local par les préfets de département. Elle a par ailleurs tenu à démentir une information du journal Sud-Ouest qui prétendait le 30 octobre que la chasse serait autorisée pendant une heure à moins d'un kilomètre de son domicile. (Faux). Un titre d'article publié à 21h05, qui suscitait la colère des anti-chasse, à l'heure de la polémique sur la fermeture des petits commerces "non essentiels". 
 

La chasse pendant le confinement, c’est uniquement pour des opérations exceptionnelles de régulation (sangliers et cervidés) sur demande des préfets après consultation des commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage. 

Bérangère Abba, secrétaire d'Etat à la biodiversité

 

Enjeux de régulation à l'échelon local

Les commissions départementales de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS) seront donc "convoquées par les préfets dans les plus brefs délais pour échanger sur les enjeux de régulation du gibier chassable et des espèces susceptibles d'occasionner des dégâts ou présentant des risques sanitaires pendant la période de confinement". Cette consultation permettra également de préciser les conditions sanitaires et les gestes barrières à respecter lors de ces actions exceptionnelles de chasse. 

A la suite de ces consultations, les préfets devront saisir les présidents de Fédérations départementales de la chasse pour fixer dans chaque département les objectifs de prélèvements devant être réalisés. Des autorisations de destruction d'espèces susceptibles de causer des dégâts pourront être délivrées en application de l'article R. 427-6 du code de l'environnement, en fonction de réévaluation faites au niveau départemental. 

« Pendant cette période de confinement, nous nous devons d'éviter un accroissement des dégâts faits aux cultures, aux forêts et aux biens par une prolifération des populations de grand gibier comme les sangliers ou les chevreuils. C'est uniquement à cette fin et sur demande de l'autorité administrative que des actions de chasse pourront avoir lieu dans les prochaines semaines", conclut Berangère Abba. 
 

"Et nous les huttiers ? "

De leurs côté les chasseurs alertent sur le besoin de régulation du gibier, et se tiennent prêts à la discussion. Alors que les bureaux des fédérations sont fermés, les informations étaient attendues et les discussions vont bon train sur les réseaux sociaux. Ainsi la fédération de Haute-Marne a par exemple signalé le message de la secrétaire d'Etat, bien connue localement. "Une circulaire adressée aux préfets va préciser les modalités pratiques de la régulation des espèces de grand gibier avec des contraintes spécifiques liées au confinement. Les mesures dérogatoires seront en discussion avec le corps préfectoral dès le début de semaine prochaine. D'ici là nous vous rappelons que les activités cynégétiques sont suspendues", annonce Thomas Corvasce, le président de la fédération de chasse 52.

D'autres chasseurs, dans les Ardennes, s'interrogent sur la page Facebook de la fédération locale sur le risque de chasser dans certaines conditions. "Et nous les huttiers ? Chasse au sanglier et chevreuil, je suis d'accord, mais être tout seul dans sa hutte, on est en parti confiné ! demande Antoine Richard. Kévin Anne lui non plus ne comprend pas, "car la chasse même aux petits gibiers ne poserait pas de soucis, nous ne sommes pas les uns à côté des autres et en pleines nature". 

Contacté par téléphone lundi 2 novembre, Jacky Desbrosse, président de la Fédération de chasse en région Grand Est et vice président de la fédération nationale de chasse a réagit positivement à cette mesure. "Oui, ça me convient, car cela nous permet de réguler les populations de grands gibiers dans des cadres règlementaires. L’enjeu est très important dans le Grand Est, c’est nécessaire de trouver une mesure, car pour comparer, on a vécu l’épisode de 1999 où on a arrêté de chasser un mois après la tempête, et on a eu des conséquences énormes, une explosion des dégâts. Donc il ne fallait pas revenir à une telle situation. L'arrêt tital de la chasse aurait eu des effets garantis, aux conséquences immédiates pour les cultures. Par ailleurs, on a cette année  une glandée qui est énorme, (production de glands) dans le Grand Est donc une reproduction importante à prévoir l’an prochain. Cela aura donc un impact sur la population de sangliers".

Cette autorisation de chasser sera restrictive, détaille le chasseur, les chasses se feront sans moments de convivialité, plus de réunions dans les cabanes de chasse. "Mais on apprécie la reconnaissance de la nécessité des chasseurs dans le cadre d’une mission d’intérêt général. Il y aura des arrêtés préfectoraux". 

 
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