Dans ce village de 1 900 habitants, le maire veut faire de l’environnement "une priorité" en commençant par planter des haies

D’ici janvier 2023, les 140 élèves de l’école Victor Hugo vont planter 600 arbustes sur la commune de Bologne-Marault-Roôcourt-la-Côte en Haute-Marne. Une opération en faveur de l’environnement menée main dans la main avec la fédération des chasseurs. La biodiversité est le maître-mot dans la commune.

Aaron, élève de CM1, enfile avec fierté ses gants de jardinage. Ce jeudi 15 septembre, avec ses camarades de l’école Victor Hugo de Bologne (Haute-Marne), il va mettre en terre différentes essences d’arbustes : « Ça va former une haie qui va protéger du vent, du soleil, et qui va faire de l’oxygène », affirme-t-il.

A l’entrée de Bologne, aux abords du club de football, 600 arbustes seront plantés dans les prochaines semaines. La mission est confiée aux 140 élèves de primaire de la ville… ainsi qu’à la fédération des chasseurs de Haute-Marne. « On l’oublie parfois, mais les chasseurs ont une mission de protection de la nature, rappelle Julie D’abzac, chargée de mission environnement à la FDC52. Dans le département, on a déjà replanté 10 kilomètres de haies, créé deux mares et deux vergers. »

20 essences différentes

La neige tombée dans la nuit n’arrête pas les petits jardiniers. Chaque élève place soigneusement sa bouture dans les trous creusés au préalable par les agents municipaux. « C’est la première fois que je plante des haies, confie le jeune Tilio. Finalement, ce n’est pas si compliqué. Il faut juste planter l’arbuste bien droit et recouvrir le pied avec de la terre. Je suis sûr que ça sera très joli une fois que tout aura poussé. »

Au-delà de l’esthétique, les haies jouent surtout un rôle dans la protection de la biodiversité. « On a planté 20 essences d’arbustes différentes, explique Julie D’Abzac. On a de l’aubépine, de l’épine noire, de la bourdaine, du framboisier, du sureau ou encore du néflier. Quand la haie se sera bien étoffée, elle sera un véritable refuge pour les insectes et les oiseaux. D’abord pour les abeilles, les papillons ou les fourmis qui viendront se cacher et se reproduire. Puis les passereaux, les mésanges, les rouges-gorges s’installeront aussi, attirés par les insectes et les baies qui s’y trouvent. »

Bologne, une ville verte

Le maire de Bologne l’affirme : il veut faire de l’environnement une priorité dans sa commune de 1900 habitants. « Avec la plantation de ces haies, on remplit un triple objectif, indique le maire Maxence Lemoine. D’abord, on fait un geste pour la nature et la biodiversité. Ensuite, on végétalise la commune, ce qui la rend plus agréable. Et enfin, on fait de la pédagogie. Pour les enfants, rien de tel qu’étudier la biodiversité sur le terrain. Et ils ne manqueront pas de faire passer le message aux parents. »

D'autres projets en faveur de l'environnement sont en cours dans la commune : un parcours de pêche pour mettre en valeur le patrimoine naturel, ainsi que la création d'une voie verte qui reliera le centre-bourg au canal entre Champagne et Bourgogne.

« C’est une bonne action parce que ça va faire des cabanes pour les insectes et les animaux »

Matty, élève de CM1

Les jardiniers en herbe n’hésitent pas à se salir les mains. Une fois les boutures bien en terre, ils accrochent leur prénom sur leurs plantations. « J’avais déjà jardiné chez moi, se souvient Matty. Mais c’est plus rigolo de le faire à l’école avec mes copains. En plus, c’est une bonne action, parce que ça va faire des cabanes pour les insectes et les animaux. »

En guise de récompense, les écoliers repartent chacun avec une paire de gants de jardinage. Mais pour voir les plants grandir, il faudra s’armer de patience : entre 5 et 10 ans avant que les arbustes ne deviennent une haie fournie.