L'Etat réinstalle des migrants à Langres

38 migrants de Calais sont arrivés dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 janvier 2016 dans les locaux de l'école de voile de Peigney en Haute-Marne. En novembre, 23 migrants avaient déjà été accueillis dans ce lieu, mais ils avaient depuis préféré repartir tenter leur chance pour l'Angleterre.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Vont-ils rester cette fois ? Face à la situation sanitaire critique à Calais et Dunkerque, le gouvernement incite les étrangers qui veulent franchir la Manche à accepter des hébergements ailleurs sur le territoire. La première expérience de ce genre menée sur la base nautique proche de Langres s'était soldée par un fiasco : les familles arrivées fin 2015 avaient préféré repartir. L'accompagnement de ces 23 migrants n'étaient de leur point de vue pas à la hauteur.

Nourris et logés, mais...


Le journal Le Monde avait rencontré ces étrangers en situation irrégulière mi-décembre alors qu'ils vivaient encore dans les locaux du centre de vacances de Peigney. Des migrants qui se plaignaient dans les colonnes de nos confrères des lenteurs de l'administration française. "A Calais, on nous avait promis un joli village et des papiers rapidement pour ceux qui demanderaient l'asile. Depuis deux semaines et demi, on a pu voir un médecin, on est nourris, logés, mais on n'a toujours pas rempli de dossier" soupirait Jelil, venu du Kurdistan iranien.

Au moment du reportage, 8 des 23 premiers migrants avaient déjà préféré repartir dans la froideur et les conditions insalubres de la jungle de Calais plutôt que de rester isolés dans les locaux de la base nautique, à une heure à pied du centre ville de Langres. Confrontés à des travailleurs sociaux qui maîtrisent mal l'anglais, les migrants exprimaient un sentiment d'oublie et d'abandon "Je deviens fou ici moi (...) on attend, on attend et il ne se passe rien. On a un cours de français le samedi et c'est à peu près tout" confiait Soran, un père de famille irakien.

La jungle de Calais plutôt que le risque d'être expulsé


Las, tous ces migrants finiront par fausser compagnie à ce huis clos pesant le 22 décembre. La préfecture qui avait imposé des consignes strictes, pour limiter les contacts entre ces étrangers et le voisinage, craignait-elle des incidents alors que le débat sur l'afflux de sans-papiers suscite de plus en plus les passions ? En Haute-Marne, le Front National est arrivé en tête au second tour des élections régionales avec plus de 42% des voix

Avec ce deuxième groupe de 38 migrants de Calais arrivés cette nuit à l'école de voile de la Liez, les services de l'Etat n'ont certainement pas envie de répéter ces erreurs. Le préfet devait se déplacer en personne ce mercredi pour rendre visite à ces personnes qui ont choisi d'abandonner le rêve d'une traversée vers le Royaume-Uni. Mais comme tous ces migrants n'obtiendront pas forcement l'asile en France, rien ne dit qu'ils ne finiront pas eux aussi par s'évaporer dans la nature.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information