Premières températures sous les 10 degrés ces derniers jours de septembre, près de Langres et de Chaumont (Haute-Marne). Une baisse du thermomètre qui a entraîné une hausse de l'activité des chauffagistes haut-marnais... sans perturber pour autant les habitants.
"L’hiver arrive !", lâche Françoise entre deux bouffées de cigarette. Une pause en extérieur raccourcie ce vendredi 30 septembre 2022 au matin, à Chaumont (Haute-Marne) par une température de 4°.
Au bar tabac de la place, le petit café brûlant est le bienvenu pour les habitués qui s’ébrouent sous la fraîcheur. "Il y a même quelques nouvelles têtes venues se réchauffer rapidement, le temps d’avaler un café", indique le serveur.
Au réveil, ce matin, dans la brume épaisse du lever du jour, Chaumont affiche, pour une fois, un degré de moins qu'à Langres, un plateau réputé pour sa froidure. A 8h, sur le parvis de la cathédrale Saint-Mammès de Langres, le thermomètre grimpe "seulement" à 5° selon Météo-France.
Une situation qui n’a rien d’exceptionnelle comme le souligne Alexandre Berger, président d’Assoclimat52 (Association de Climatologie de Haute-Marne).
"Nous n’avons pas encore eu de gelée. Les températures ont baissé à cause d’une descente d’air froid. Un air polaire dont l’arrivée est due à la présence d’un anticyclone au large de l’Atlantique nord et d’une dépression à l’est de l’Europe. Une situation assez classique en automne, une saison intermédiaire".
Une période qui contraste avec les premiers jours de septembre marqués par des températures quasi printanières, de 20 degrés et plus.
Un redoux la semaine prochaine
"D’ici la semaine prochaine, il y a aura une remontée des températures. Pendant une dizaine de jours, nous bénéficierons d’après-midis plus ensoleillés, à 20 degrés. Même si les matins restent frais", précise Alexandre Berger.
Chez les habitants de Haute-Marne, si les chauffages ne sont pas encore tous allumés, c’est déjà l’heure des premières flambées.
Les cheminées ont repris du service
A l’auberge de l’abbatiale d'Auberive, Maria Algan, la propriétaire, installe les bûches pour la flambée. "A cette période, je n’allume le feu que s’il y a des clients. Dans ce type de bâtiment, on ne peut pas chauffer la salle avec des convecteurs au fuel ou au gaz. Le bois reste plus économique et le plus efficace. Et puis, cela rajoute du cachet".
Pas question d’allumer le chauffage pour l’instant. Par contre, depuis quelques jours, j’ai allumé la cheminée, surtout le soir. C’est agréable quand on regarde la télévision dans le salon.
Chantalehabitante de Chaumont
"Chez moi, il fait 17 degrés, explique Chantale habitante de Chaumont. Avec la crise économique, les répercussions de la guerre en Ukraine, le prix du gaz et du fuel ont augmenté. On nous annonce aussi de fortes hausses sur nos factures d’électricité alors je résiste. Pas question d’allumer le chauffage pour l’instant. Par contre, depuis quelques jours, j’ai allumé la cheminée, surtout le soir. C’est agréable quand on regarde la télévision dans le salon. Pour les professionnels, cette baisse des températures se traduit par une hausse de l’activité conjuguée avec des soucis d’approvisionnement en combustibles".
Depuis lundi, c’est un peu la panique. Nous avons beaucoup plus demandes avec des retardataires qui n’ont pas anticipé, et qui pensaient que le réchauffement se ferait plus retard.
Olivier Piquéegérant de la Sarl Piquée à Fayl-Billot et propriétaire de Champennois Energies à Langres
"Depuis lundi, c’est un peu la panique, poursuit Olivier Piquée chauffagiste à Langres. Nous avons beaucoup plus demandes avec des retardataires qui n’ont pas anticipé, et qui pensaient que le réchauffement se ferait plus retard. Il faut donc remettre le chauffage un peu au pied levé. En campagne, il s’agit surtout de fuel et bois. Au regard de la guerre en Ukraine et de la crise de l’énergie, de nombreuses personnes se posent des questions et s'inquiètent pour l'hiver concernant le fuel, les prix..."
A l'arrivée du week-end, le téléphone du chauffagiste continue de sonner même après 19h pour réclamer du combustible pour les chaudières. Le porte-monnaie des consommateurs lui aussi prend froid : actuellement, le délai de disponibilité est d’un mois pour le gaz. Quant aux granulés de bois, leur prix s'est enflammé : multiplié par 2.5 en passant de 350 à 800 euros la tonne.