Dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12 juillet, un habitant de Haute-Marne près de Langres a cru que le ciel lui était tombé sur la tête. Un orage très violent a déplacé le toit de sa maison. Les dégâts sont considérables, il raconte.
"Cette nuit, vers minuit trente, un orage qui nous semblait lointain s'est transformé en un monstre de grêlons qui a frappé la maison pendant 5 minutes avec un vent terriblement violent. L'impression d'être sous un bombardement, un mitraillage assourdissant. Une partie du toit s'est envolée mettant à nu la laine de verre, une fenêtre a quasiment explosé, le jardin est totalement détruit, tout a été haché menu, c'est une catastrophe. Sans compter la voiture criblée d'impacts. C'est dur !!! Et dix heures après, les grêlons n'ont toujours pas fondu". Le récit de cette nuit d'orage le hante, il s'en fait l'écho sur Facebook.
Dominique Kennel , artiste peintre, n'en croit toujours ni ses yeux ni ses oreilles. Quelques heures après l'orage, cet habitant de Bannes près de Langres, en Haute-Marne, nous raconte ce qu'il a vécu avec de l'émotion dans la voix. Dans la nuit du 11 au 12 juillet. "Hier soir, on a eu deux orages, un vers 20h30 et ensuite vers minuit ça a commencé à tonner, vers minuit et demi on pensait que c’était fini et on a entendu un bruit infernal, une mitraille, comme si on nous bombardait ça duré cinq minutes avec du vent continu. C’était de la grêle, on a ouvert les volets on a vu que c’était tout blanc, on a vu la voiture et on s'est dit qu'on avait eu chaud, car elle était intacte à ce moment-là, puis on est allé se coucher, mais vers 2h15 du matin, l’eau gouttait de la chambre de mon fils". La suite n'a pas été de tout repos.
Le jardin "haché menu"
"À six heures ce matin, j’ouvre les volets, et là je vois le toit de la maison qui était sur le sol en mille morceaux. Quand vous voyez ça, c’est le ciel qui vous tombe sur la tête. Mon jardin que j’essaye de rendre beau est haché menu, il n’y a plus rien, les arbres ont perdu toutes leurs feuilles, cela représente des années de travail perdues".
Par chance pas de blessures physiques. Mais la maison est abîmée. Le toît recouvert de tuiles mécaniques orangées est à nu. "La chance est qu’il ne pleuve pas, j’ai appelé les couvreurs qui sont arrivés très vite, la laine de verre est partie, les volets sont percés, des chéneaux sont fichus, il y a pas mal de dégâts. Maintenant c’est l’heure des travaux, il y a une bâche qui va nous protéger en attendant les experts, pour la voiture et la maison, j’espère qu’ils vont vite passer. La voiture est amochée avec des traces d’impact. Elle roule mais il faut refaire la carrosserie". La photo des grêlons (ci-dessous) qui ont chuté pendant plusieurs longues minutes, laisse imaginer la force de cet épisode météo.
Quant au village de Bannes, 400 habitants, il porte lui aussi des stigmates de cet orage aussi violent que localisé. "Je vois depuis quelques heures mon voisin qui couvre son toit avec une grande bâche, lui-même. L’église a perdu des tuiles, les vitraux sont transpercés, comme si des pierres avaient été envoyées, des morceaux de verre se sont retrouvés projetés à 5 mètres. La force de grêlons, c’est de la folie. À midi, il y avait encore par endroits 10 cm de grêlons qui n’avaient pas fondu. Le restaurant du vilage est fermé, devant l’établissement, il y avait 20 m2 de glace. A l’entrée du village des arbres sont tombés, le maire et les villageois ont dû tronçonner à 5 h du matin pour que les voitures puissent circuler ! D’habitude on ne voit pas ce genre de phénomène ici, mais là c’est la deuxième fois en trois mois. Quand vous entendez l'orage et la grêle tomber, ça semble incroyable, comme un train qui rentre chez vous, c'est pareil, j’habite depuis 15 ans ici, je n’ai jamais vu ça !"
Dominique Kennel va s'en remettre, sa famille est saine et sauve. "On était trois dans la maison. Même le chat était terrorisé. Pour moi, ça ne fait aucun doute, c'est un signe de changement climatique, il faisait 37 hier après-midi. On voit que ça augmente. Jamais, je n'ai vu un orage d’une telle violence".
Les orages avaient été annoncés dans la journée. Un prévisionniste avait même précisé en amont à France 3 Champagne-Ardenne les risques : "des rafales de 100 à 120 km/h, peut-être ponctuellement 130 km/h. De fortes précipitations, qui vont circuler rapidement, mais on attend des lames d'eau conséquentes, 20 à 40 millimètres en un peu plus d'une heure, voire une demi-heure. Et un fort risque de grosses grêles, de plusieurs centimètres de diamètre."L'épisode laisse tout de même un souvenir aux relents de cauchemar pour les habitants du village de Bannes.
Des dégâts agricoles
Une situation confirmée par le conseil départemental de Haute-Marne qui évoque ce cataclysme. "Le sud de la Haute-Marne a été touché par de forts orages qui cumulaient pluie, vent et grêle. Ils se sont plus particulièrement déployés sur un arc allant de Saint-Broingt-les-Fosses à Serqueux avec un premier passage à 20 h et un second vers 1 h 30".
Le secteur le plus touché a été, en effet, celui de Bannes, Changey, Charmes "où les habitants ont cru que le ciel leur tombait sur la tête", l'expression est la même partout chez ceux qui l'ont vécue. "Arbres cassés, feuilles lacérées jonchant le sol, toitures abîmées et volets détruits, la grêle a fait d'importants dégâts et notamment sur les culture de céréales et de tournesol. Certaines parcelles sont détruites à 100 %. Toute la nuit, les agents du Conseil départemental sont intervenus sur les routes où s'amassaient feuilles, arbres et grêlons. Il se sont employés à dégager les axes afin de les sécuriser".